La ville de Vénissieux a lancé un programme ambitieux pour la période 2024-2030, et très favorablement accueilli par les habitants. Objectif ? Une ville décarbonée, résiliente, saine et solidaire, qui encourage la participation citoyenne et la sobriété énergétique. Le label Territoire Engagé Transition Écologique de l’ADEME a joué un rôle décisif dans l’élaboration de ce plan d’actions. Décryptage.
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Vénissieux passe à la vitesse supérieure
Engagée dans une démarche de développement durable depuis 2008, la Ville intensifie ses efforts avec des objectifs précis et ambitieux pour la troisième édition de son agenda : Vénissieux 2030. Cette accélération vise à renforcer les actions en faveur de l’environnement et à promouvoir une transition vers une ville plus durable. Parmi les engagements ? Réduire de 40 % les consommations énergétiques des bâtiments d’ici 2030, convertir 100 % de l’éclairage public en LED d’ici 2027, tripler la production d’électricité renouvelable actuelle et atteindre 60 km de pistes cyclables. La végétalisation des écoles, la création d’îlots de fraîcheur et la promotion de la biodiversité, des énergies renouvelables et des mobilités bas carbone font également partie du programme. Ces engagements s’appuient sur des tendances observées que la Ville souhaite renforcer : entre 2017 et 21, c’est 9 % de consommation d’énergie pour le chauffage qui a diminué, et 10 % de l’électricité consommée en moins sur les bâtiments communaux. Concernant le passage en LEDs, la ville en est à 31 % en 2023, contre 7 % en 2017. La production d’électricité renouvelable reste un enjeu fort, la Ville en produit encore trop peu avec 60,877 MWh en 2023. En tout, cet agenda « Vénissieux 2030 » propose 33 actions clés.
Ce programme est-il réalisable ?
La réponse est : oui. « L’agenda Vénissieux 2030 s’appuie sur l’évaluation des deux précédents et sur le référentiel du label Territoire Engagé Transition Écologique » explique Pierre-Alain Millet, élu en charge de la démarche de Développement humain durable, du logement et du Grand Projet de Ville. Cette approche a permis à la ville de définir des objectifs chiffrés pour 2030, une nouveauté par rapport aux agendas antérieurs. Vénissieux, qui a obtenu ce label pour la troisième fois, a vu son score progresser de 54,5 % en 2016 à 61,1 % en 2019. « Nous avons pris des engagements forts tels que la réduction de 50 % de nos émissions de gaz à effet de serre, la réduction de 50 % du gaspillage alimentaire dans les cantines, de 25 % des consommations d’eau dans nos bâtiments… » indique Pierre-Alain Millet. « Ces engagements ont été fixés en prenant compte les contraintes réglementaires et en s’appuyant sur le référentiel Territoire Engagé Transition Écologique de l’ADEME. Tous ont été largement discutés avec chaque direction afin d’être réalistes et de pouvoir s’inscrire dans les objectifs d’investissements et les missions des directions ». Un grand nombre d’actions feront l’objet d’échanges avec les habitants, notamment via le conseil citoyen du développement humain durable (CCDHD). Cet organe consultatif composé de résidents, d’associations et de parties prenantes participe à l’évaluation et à la planification des actions de l’agenda Vénissieux 2030, dans une approche résolument participative.
Le rôle déterminant du label Territoire Engagé Transition Écologique de l’ADEME
« La méthode et la structuration qu’apporte le label ont joué un rôle décisif pour permettre à toutes les directions d’améliorer la prise en compte des enjeux Climat-Air-Énergie (CAE) » explique Pierre-Alain Millet. « La nécessité de documenter les actions, l’approche transverse nécessaire, l’enjeu politique porté par le maire et ses adjoints, toute la démarche a fait évoluer les pratiques. Le référentiel permet aux directions de proposer aux élus des objectifs dont ils pourront suivre la progression » ajoute-t-il. D’ailleurs, cet apport méthodologique a pu être élargi à l’ensemble de la politique de Développement Humain Durable de la Ville, au-delà des enjeux CAE. Pour Pierre-Alain Millet, « l’accompagnement avec le conseiller et la logique d’évaluation continue inhérente au label favorisent la recherche d’impacts des politiques publiques ». Le label offre également une meilleure visibilité des actions engagées par la Ville auprès des habitants et des acteurs du territoire. « En interne, il nous a aussi permis de valoriser les progrès réalisés par les services et de donner du sens aux évolutions des pratiques ou des comportements induits par la politique CAE » ajoute Pierre-Alain Millet.
Vénissieux a pris son envol
Aujourd’hui, la Ville de Vénissieux n’est plus financée par l’ADEME sur l’accompagnement par un conseiller Territoire Engagé. « La participation de l’ADEME aux différents comités de pilotage a permis d’apporter un regard extérieur sur l’avancée de la collectivité dans l’élaboration de son agenda Vénissieux 2030. Nous avons pu bénéficier de nouveaux contacts grâce au réseau du label Territoire Engagé Transition Écologique, avec de nombreux partages d’expériences, des formations et la participation aux Rencontres TETE » souligne Pierre-Alain Millet.
Rendez-vous en 2030 pour apprécier les résultats obtenus !
Qu’est-ce que le programme Territoire Engagé Transition Écologique ?
Ce programme a été créé pour aider les territoires à structurer et mettre en œuvre leur politique de transition écologique. TETE leur propose une méthode et des outils opérationnels, ainsi qu’un accompagnement personnalisé. L’outil numérique Territoires en transitions permet de suivre et piloter l’avancée du plan d’actions. Des Rencontres Territoire Engagé Transition Écologique sont organisées partout en France pour aborder tous les sujets Climat Air Energie et Économie Circulaire et favoriser le partage de connaissance et la montée en compétence des chargés de mission. Pour asseoir encore davantage la notoriété du programme et inciter de nouvelles collectivités à s’engager, une campagne média a été lancée début octobre et va se déployer jusqu’à la fin de l’année.