Depuis janvier 2024, les collectivités sont obligées de proposer une solution de tri à la source des biodéchets à tous leurs administrés. Un an après, seuls 40 % des Français disposent d’une solution. La plupart des collectivités sont en retard. D’autres, comme le Syndicat du Bois de l’Aumône, dans le Puy-de-Dôme, ont considérablement allégé leurs poubelles. Un exemple à suivre.
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Ce syndicat a été particulièrement en avance : il a distribué ses premiers composteurs individuels en 1999. Les composteurs collectifs sont apparus au pied des immeubles et dans les quartiers à partir de 2010. « Comme ce n’était pas encore très courant, nous avons eu du mal, au début, à convaincre les élus, se rappelle Laura Dureuil, chargée de projets Économie circulaire au sein du syndicat du Bois de l’Aumône. Le plus dur a été de trouver des sites pionniers. Nous avons commencé par une gendarmerie et un Ehpad. Cela nous a permis de montrer par l’exemple que les composteurs ne s’accompagnaient pas d’odeurs ou de nuisibles. Le bouche-à-oreille a fait le reste. » Cela a été la même chose pour l’installation des premiers points d’apport volontaire pour les biodéchets. Au final, tous ces dispositifs sont aujourd’hui bien acceptés. L’ensemble de la population du territoire a accès à une solution, qui répond à ses besoins.
par habitant en moyenne sur l’année 2023
(contre 548 kg/hab/an en moyenne en France)
À l’écoute des craintes et besoins des habitants
« Dans le premier schéma directeur de la collecte des biodéchets, établi en 2018, nous avions essayé de proposer des solutions par typologie d’habitats. Nous l’avons ensuite réajusté en 2022, pour mieux l’adapter à nos moyens et aux contextes locaux, explique Laura Dureuil. La collecte des biodéchets en porte-à-porte s’étant révélée coûteuse, nous l’avons remplacée par 170 points d’apport volontaire. Et, parce qu’il ne faut pas croire que tous les habitants des zones rurales ont la place pour des composteurs de jardins, nous avons aussi installé quelques composteurs partagés dans les campagnes. » Tout cela s’est accompagné d’une communication régulière, et de rencontres sur le terrain. Plusieurs autres mesures ont été décisives : la tarification incitative sur les ordures ménagères, puis le passage à une tournée de collecte toutes les deux semaines. Celle-ci, en plus d’optimiser les coûts de gestion, a convaincu les plus réticents de trier leurs biodéchets, pour éviter les odeurs.