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Agroforesterie : redonner de la valeur à l’arbre pour transformer nos paysages agricoles

  • Agriculture / Alimentation

De la Normandie au Grand Est, des projets concrets réinventent les relations entre les arbres, l’agriculture et la nécessaire adaptation au changement climatique. Leur mot d’ordre : faire de l’arbre un atout économique aussi bien qu’écologique pour les agriculteurs.

juillet 2025

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Le triple rôle de l’agriculture face au changement climatique

L’agriculture est à la fois victime, contributrice et solution potentielle au changement climatique. Elle subit déjà les effets du dérèglement : baisse de rendements, stress hydrique, événements extrêmes. Parallèlement, elle représente environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle nationale. Enfin, elle recèle un fort potentiel de solutions à travers des pratiques vertueuses : stockage de carbone, préservation des sols, développement des énergies renouvelables, etc. Face à cela, l’arbre devient une solution technique, écologique et de plus en plus… économique.

Agroforesterie : quand l’arbre devient un allié de l’agriculture

L’agroforesterie désigne l’association d’arbres avec des cultures ou du pâturage sur une même parcelle agricole : autour de la parcelle (exemple de la haie bocagère) ou au sein de la parcelle (agroforesterie intraparcellaire). Loin d’être une pratique anecdotique, elle représente une solution puissante pour répondre aux défis agricoles et climatiques. Planter des arbres dans les endroits stratégiques offre plusieurs bénéfices écologiques et économiques. Cela permet de limiter les impacts du changement climatique : ils facilitent le stockage de carbone dans les sols et la biomasse, offrent une régulation microclimatique en apportant de l’ombrage, de l’humidité et une réduction de l’évaporation.

Face aux épisodes de pluie intense, ils permettent de lutter contre l’érosion et le ruissellement et maintiennent la fertilité des sols, via les feuilles mortes, les racines, l’apport d’azote pour certaines essences d’arbres. Les systèmes agroforestiers constituent des habitats diversifiés de faune et flore qui apportent des services (pollinisation des cultures, lutte contre les ravageurs) et créent des continuités écologiques à l’échelle des paysages. Pour les agriculteurs, les arbres permettent aussi une diversification de leurs revenus, avec la réutilisation du bois, des fruits et de la biomasse. Le potentiel est important : selon l’INRAE, près de 7 millions d’hectares pourraient accueillir de l’agroforesterie intraparcellaire (c’est-à-dire des arbres plantés en faible densité à l’intérieur d’une parcelle), soit environ un quart de la surface agricole utile.

L’agroforesterie, une démarche à ne pas confondre avec…

  • L’agriculture de conservation des sols (ACS) qui repose sur trois grands principes : réduction du travail du sol, couverture végétale permanente, et diversification des cultures. Elle vise à préserver la fertilité des sols et renforcer leur résilience. Néanmoins, elle soulève des débats, notamment autour de l’usage du glyphosate pour le désherbage, souvent incontournable en l’absence de labour.
  • L’agriculture régénératrice, en plein essor, elle s’inscrit dans cette continuité tout en allant plus loin : elle intègre une volonté de réduction des intrants chimiques, remet en avant l’élevage extensif, et valorise des dimensions sociales (conditions de travail, juste rémunération…). Cette mouvance, bien que porteuse, souffre encore d’un certain flou, et peut être sujette à des risques de greenwashing.

Le système agroforestier s’inscrit néanmoins tout à fait dans les principes et pratiques poussés par ces démarches.

Un exemple parlant d’agroforesterie : le retour de la haie

Créée par l’homme, la haie a prouvé son utilité pour l’environnement. Aujourd’hui, la France disposerait de 1,4 millions de km de haies (principalement autour des zones d’élevage). Un chiffre en baisse puisque nous perdrions chaque année plus de 20 000 km de haies. Or, le gouvernement a fixé un objectif : planter et maintenir 50 000 km nets de haies d’ici 2050. Pour y parvenir, il faudra embarquer l’ensemble des territoires, à commencer par ceux déjà dynamiques comme la Normandie ou la Bretagne, en avance sur l’organisation de leurs filières. Les bénéfices des haies sont multiples : les haies gérées durablement stockent plusieurs tonnes de CO2 par km et par an, elles améliorent la résilience des cultures face aux aléas climatiques et forment des corridors écologiques indispensables. 

La haie chauffe aussi des bâtiments !

Pour les agriculteurs qui réutilisent le bois, les haies contribuent à la relocalisation énergétique. En effet, dans le cadre du Pacte en faveur de la haie, un appel à projet opéré par l’ADEME pour le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire vise à créer ou renforcer des filières de valorisation du bois issu des haies. Il rétribue ainsi les agriculteurs et propriétaires pour l’entretien durable des haies, à travers une exploitation raisonnée et encadrée. Les projets mis en place dans le cadre de cet appel à projet comprennent l’animation de réseaux locaux pour regrouper les acteurs (exploitants, coopératives, chaufferies…), des démonstrations techniques de la coupe à la valorisation énergétique (bois-énergie), un soutien à la structuration économique des territoires et une valorisation des haies dégradées ainsi qu’une protection des haies encore en bon état.

Cette approche illustre bien comment l’agroforesterie peut s’intégrer dans une logique territoriale et offrir des retombées concrètes. Le bois issu de haie, lorsqu’il est correctement qualifié, peut chauffer des bâtiments publics ou agricoles, via une boucle locale. Ce qui met l’accent sur la faisabilité économique d’une gestion raisonnée, l’importance de limiter la fréquence d’exploitation pour maintenir la biodiversité et la nécessité de filières locales pérennes pour garantir la rentabilité.

Comprendre les effets de l’arbre sur les cultures

La connaissance sur le sujet est large et continue de se développer. C’est dans cette perspective que le projet POTAGE (POtentialité de l’Agroforesterie intra-parcellaire dans le Grand EST) est mené par l’INRAE et financé par l’ADEME sur une ferme expérimentale, afin d’explorer les interactions entre les arbres, les cultures et le sol. Le projet étudie l’impact des arbres sur la disponibilité de l’eau, analyse les transferts de nutriments et évalue la capacité des arbres fixateurs d’azote, comme les robiniers faux acacias, à réduire les apports d’engrais chimiques. Ce type d’étude éclaire les agriculteurs sur les gains agronomiques possibles liés à l’arbre. Elle aide à lever les incertitudes et à construire des systèmes plus résilients et sobres en intrants.

Les bienfaits de l’arbre … en ville aussi !

Il n’y a pas qu’en milieu agricole que les arbres font leur retour. Face aux vagues de chaleur qui transforment les villes en étuves, l’arbre redevient aussi un acteur central de l’aménagement urbain. Il est un atout clé pour lutter contre le phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU). Planter des arbres en ville ne se résume pas à verdir : c’est rafraîchir l’air, filtrer les polluants, contribuer à la biodiversité urbaine, améliorer le bien-être. Choix des essences, localisation des plantations, perméabilité des sols, usages des espaces publics : l’arbre devient une infrastructure utile au bien-être collectif. Le site Plus Fraîche Ma Ville permet aux collectivités d’analyser leur territoire et ses besoins, de réaliser des estimations budgétaires et d’accéder à des recommandations techniques personnalisées pour végétaliser intelligemment l’espace urbain.


En savoir plus
  • La brochure « S'adapter au changement climatique dans les filières agricoles avec les Solutions d'adaptation fondées sur la Nature (SafN) »
  • Page de l’INRAE sur l’agroforesterie
  • Le Pacte en faveur de la Haie (Ministère de l’Agriculture, 2023)
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  • #adaptation
  • #Agriculture
  • #biodiversité
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