À Toulouse, une école fait peau neuve grâce au réemploi de matériaux et à la géothermie

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Le 1^er septembre, les élèves de l’école Bernard Bénezet de Toulouse ont fait leur rentrée dans leur toute nouvelle école. Nouvelle, mais pas neuve : l’établissement, datant du XX^e siècle, a été déconstruit puis reconstruit dans une démarche de réemploi des matériaux sur place.
« Pour ce projet, chaque typologie de valorisation des ressources est illustrée : le réemploi in situ ou ex situ, c’est-à-dire l’utilisation du matériau tel quel, sur place ou sur un autre site ; l’upcycling, qui consiste à transformer le matériau pour un autre usage ; et enfin le recyclage. » note Jérémie Bernard, coordinateur du projet Life Waste2Build pour la métropole de Toulouse. Ainsi par exemple, 44 menuiseries extérieures ont été réemployées dans une coursive, espace tampon qui ne nécessite pas une forte isolation thermique. Parallèlement, une partie de l’ancien parquet a été reposée dans un appartement et l’autre a été transformée en mobilier intérieur pour l’école. « Notons également que le bardage bois extérieur du rez-de-chaussée est issu d’un stock déclassé » reprend Jérémie Bernard. Résultat, sur les 787,3 tonnes de matériaux, pas moins de 744,8 tonnes ont été recyclées et 16,1 tonnes ont été réemployées. Au total, le projet affiche un taux de valorisation globale de 96,6 %.

Life Waste2Build

Ce projet, mené par la Métropole de Toulouse s’inscrit dans le cadre du programme européen Life Waste2Build dont l’objectif est d’optimiser l’utilisation des ressources et de valoriser les déchets du bâtiment et des travaux publics (BTP). En Occitanie, 58 chantiers de ce type sont prévus sur 4 ans et demi pour mettre à l’épreuve le réemploi et la réduction des déchets. « Avec Life Waste2Build, les maîtres d’ouvrage ont signé une charte les engageant à intégrer le réemploi dans leurs chantiers. Toulouse Métropole accompagne aussi cette démarche par une offre de formation pour aider les professionnels à valoriser les matériaux issus de la déconstruction, » explique Jérémie Bernard. Pour l’école Bernard Bénezet, cette démarche d’économie circulaire a permis d’éviter l’émission de 49,8 tonnes de CO₂. Au total, le projet affiche 25 boucles de réemploi, c’est-à-dire 25 circuits où des matériaux issus de la déconstruction ont été réutilisés ou transformés pour un nouvel usage.

Chauffer l’école grâce au sous-sol

Au cours du chantier de reconstruction, un système géothermique a également été installé pour chauffer le bâtiment en hiver, et le rafraîchir en été. Huit sondes géothermiques verticales de 150 mètres ont été placées sous l’école pour capter l’énergie calorifique du sous-sol. « À cette profondeur, la température du sous-sol est d’environ 15 °C, explique Marion Forgue, chargée de mission Transition énergétique de l’ADEME en Occitanie. Un fluide circule au sein de chaque sonde pour capter cette chaleur, afin de la restituer à l’entrée d’une pompe à chaleur. » Cette dernière, va permettre d’augmenter la température et ainsi d’alimenter le circuit de chauffage du bâtiment. « Pour 4 kWh d’énergie émise, seul 1 est d’origine électrique, le complément est considéré comme renouvelable et provient du sous-sol » reprend Marion Forgue.
Par ailleurs, la chaleur accumulée durant l’été est restituée au sous-sol, ce qui permet de rafraîchir le bâtiment de manière naturelle et passive. Cette installation géothermique a été soutenue par l’ADEME à hauteur de 58 540 euros, soit 30 % de l’investissement total. Enfin, le bâtiment est équipé de panneaux solaires. Résultat, l’école est dite à énergie positive : elle produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme.

Au-delà de l’école Bénezet, l’ADEME Occitanie accompagne Toulouse Métropole dans la mise en œuvre de sa stratégie d’économie circulaire. Engagée dans le programme Territoire engagé transition écologique, la Ville rose a obtenu le label trois étoiles “économie circulaire”, une distinction qui marque une transition déjà solidement engagée.