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« Nous avons besoin des jeunes issus de milieux populaires pour réussir la transition écologique »

  • Société / Politiques publiques

Depuis 2022, le programme « Transition Juste » de Makesense a mobilisé plus de 4 500 jeunes issus de milieux populaires âgés de 16 à 25 ans autour des enjeux écologiques. Sa directrice, Irène Colonna d’Istria, partage les enseignements d’une initiative qui prouve que ces jeunes, souvent éloignés des débats, peuvent devenir des acteurs centraux de la transition.

novembre 2025

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Pourquoi avoir lancé le programme « Transition Juste » ?
Irène Colonna d'Istria

Notre point de départ, c’est un paradoxe : les jeunes issus de milieux populaires sont les plus exposés aux conséquences du changement climatique, alors qu’ils en sont les moins responsables. Précarité alimentaire, logements indignes, pollution de l’air… ils vivent déjà les conséquences de la crise écologique, sans que leur expérience ne soit reconnue. Trop souvent exclus des espaces de mobilisation, ils en restent les grands absents. C’est pour comprendre et dépasser cette exclusion qu’est né « Transition Juste », en partenariat avec des associations ancrées dans les territoires comme Ghett’Up ou Unis-Cité, et avec le soutien structurant de l’ADEME, partenaire fondateur du programme.

Selon vous, qu’est-ce qui freine l’engagement de ces jeunes dans la transition écologique ?
I. C. I.

Déjà, ils ne sont pas tous « non engagés » comme on pourrait le croire. On dit que les jeunes ne s’intéressent pas à l’écologie. C’est faux. En réalité, ils se sentent exclus des discours et des espaces d’engagement. Plus précisément, nous avons identifié quatre freins majeurs. D’abord, un sentiment d’illégitimité chez les jeunes : ils ne se sentent ni entendus, ni à leur place. Ensuite, des représentations biaisées : l’écologie est souvent perçue comme un sujet élitiste, voire culpabilisant. Troisièmement, nous avons constaté une méconnaissance des opportunités professionnelles liées à la transition. Enfin, un manque de ressources des associations qui accompagnent les jeunes pour intégrer l’écologie à leurs actions.

En quoi ce programme aide-t-il à lever ces freins ?
I. C. I.

Nous avons construit des ateliers concrets, ancrés dans leurs priorités sociales : santé, emploi, dignité, cadre de vie. Pas d’injonctions, mais un message clair : « ce sujet vous concerne et vous avez un rôle à jouer. »
Beaucoup de jeunes sont déjà engagés sur d’autres causes : les discriminations, l’injustice sociale, les droits dans leur quartier. La transition juste, c’est justement créer des ponts entre ces engagements existants et les enjeux écologiques.

En trois ans de programme, nous avons déployé deux formats d’ateliers auprès de plus de 4 500 jeunes dans 90 villes, avec une montée en puissance rapide. Le premier atelier porte sur l’adaptation locale au changement climatique (comprendre les risques, débattre des freins à l’engagement, expérimenter des actions collectives…) ; le second sur l’orientation vers les métiers de la transition. Les résultats sont très significatifs : après les ateliers, 87 % des jeunes ayant répondu à notre questionnaire déclarent mieux comprendre le lien entre écologie et justice sociale. 75 % se sentent davantage capables d’agir. 90 % ont découvert de nouveaux métiers liés à la transition. Et 52 % souhaitent même s’orienter vers un emploi ou une formation en lien avec l’écologie ! Nous avons vu des jeunes s’impliquer concrètement avec le lancement de pétitions, des actions dans les quartiers avec les habitants, la sensibilisation des commerçants…

Pouvez-vous nous donner quelques exemples ?
I. C. I.

À Amboise (Centre-Val de Loire), un groupe a lancé une pétition pour obtenir davantage de poubelles dans leur ville. Résultat : 2 000 signatures et une subvention accordée par le maire pour concrétiser le projet. À Vitry, des jeunes ont imaginé un voyage à vélo reliant leur commune à la Loire, autour des thématiques du voyage local, de la mobilité douce et de l’agriculture durable. D’autres ont conçu une cuisine nomade avec les associations Banlieues Climat et Unis-Cité 93, pour animer des ateliers sur l’alimentation durable directement dans les quartiers. À Strasbourg enfin, un groupe a eu l’idée d’organiser une chasse au trésor durant le marché de Noël pour aider les visiteurs à repérer les stands engagés dans la consommation responsable.

Finalement, qu’est-ce qui provoque le déclic chez les jeunes ?
I. C. I.

Quand les adultes changent de ton et cessent de leur parler avec une « expertise descendante ». Il faut partir de ce que les jeunes vivent et savent déjà, puis lier les enjeux écologiques à leurs réalités : précarité énergétique, accès à une alimentation saine, transports, santé. Un autre élément fort, c’est le fait d’agir collectivement. À Dunkerque, des jeunes ont proposé à une boutique Jeff de Bruges d’afficher des écogestes pour limiter les déchets. La gérante a adoré l’idée, au point de vouloir la remonter au siège pour la diffuser partout en France. De quoi leur faire prendre conscience que leur voix peut vraiment changer les choses.

Dans quelle mesure l’écologie peut devenir un levier d’émancipation professionnelle ?
I. C. I.

Pour beaucoup de jeunes, les métiers de la transition écologique semblaient lointains, presque abstraits et souvent limités à l’image du jardinier ou de l’éboueur. Lors des ateliers, ils ont découvert une tout autre réalité : technicien en éolien, réparatrice de vélo, chargée de RSE, animatrice de tiers-lieu… des métiers concrets, variés et porteurs de sens.

Pour prolonger cette découverte, nous avons lancé Greentaf en 2023 avec nos partenaires Banlieues Climat, l’Afev, Article 1 et le Bondy Blog. Il s’agit d’une plateforme qui facilite l’accès à l’emploi et à la formation dans la transition écologique. Grâce à l’IA, elle oriente les jeunes vers des opportunités adaptées à leurs compétences. Une nouvelle version, en test, ira plus loin encore avec des recommandations personnalisées et un accompagnement des recruteurs vers plus d’inclusion.

Quels sont vos chantiers à venir ?
I. C. I.

En deux ans, plus de 300 responsables associatifs issus de 50 structures ont été formés à animer les ateliers. Beaucoup ont pris conscience de leur rôle dans la transition écologique, qu’ils ne percevaient pas jusque-là comme faisant partie de leur mission sociale. D’ici 2027, l’objectif est de former 600 animateurs supplémentaires afin de constituer un réseau de 1 000 relais associatifs autonomes sur l’ensemble du territoire, bénéficiant d’un accompagnement personnalisé et intégrés à une communauté de pratique. Ensuite, avec une vingtaine d’associations partenaires, nous construisons un plaidoyer commun, encore en cours de structuration, pour faire reconnaître la transition écologique comme une priorité à la fois environnementale, sociale, économique et démocratique.

Un message à adresser aux jeunes ? Et aux décideurs ?
I. C. I.

Aux jeunes : vous êtes légitimes, exprimez-vous, engagez-vous. On a besoin de vous. Votre parole compte, vos expériences comptent et votre énergie peut tout changer.
Aux décideurs : ouvrez les portes. Soutenez les acteurs de terrain et écoutez les jeunes. Car ce sont eux qui feront la transition.

En savoir plus
  • Le programme « Transition Juste » de Makesense
  • Lire l'article « Connaissez-vous le Service Civique Écologique ? »
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