Aller au contenu Aller au menu Gestion des cookies
Logo de la République Française : Liberté Égalité FraternitéLogo de l'ADEME : Agence de la transition écologique

ADEME Infos

Toutes les actualités de l'Agence de la transition écologique

Abonnez-vous
  • Twitter
  • LinkedIn
  • YouTube
Navigation :
  • Accueil
  • ADEME Infos
    • Agriculture / Alimentation
    • Air
    • Bâtiments
    • Bioéconomie / Forêt
    • Changement climatique
    • Économie circulaire / Déchets
    • Énergies
    • Industrie / Production durable
    • Mobilité / Transports
    • Société / Politiques publiques
    • Urbanisme / Territoires / Sols
  • ADEME Magazine
  • ADEME Recherche
  • ADEME International
  • ADEME Stratégie
  • Je m'abonne

Qualité de l’air : en 2030, les règles changent !

  • Air

En France, la qualité de l’air s’est nettement améliorée depuis vingt ans : les polluants diminuent, les dépassements de normes reculent et les politiques publiques portent leurs fruits. Mais une nouvelle étape s’annonce : au 1ᵉʳ janvier 2030, les valeurs limites de plusieurs polluants seront divisées par deux ou plus, selon la nouvelle directive européenne. Cette évolution impose de repenser les stratégies locales et nationales. L’ADEME accompagne dès maintenant les collectivités dans cette transition.

novembre 2025

Partager

  • Partage Facebook (ouvre un nouvel onglet)
  • Partage Twitter (ouvre un nouvel onglet)
  • Partage Linkedin (ouvre un nouvel onglet)
  • Partage Messenger (ouvre un nouvel onglet)
  • Partage Mail (ouvre un nouvel onglet)

Qu’est-ce qui va changer concrètement ?

« Les seuils seront divisés par deux ou deux et demi selon les polluants. C’est une étape intermédiaire, mais un défi déjà immense » explique Nadine Dueso, cheffe du service Qualité de l’air à l’ADEME. Et en effet, cette nouvelle directive européenne adoptée en 2024 rebat les cartes. Elle renforce les exigences sur les niveaux de concentration des polluants dans l’air ambiant, en complément d’autres exigences sur les niveaux des émissions. Ces valeurs limites, qui devront être respectées « dans la mesure du possible » pour certains polluants et « obligatoirement » pour d’autres, deviennent nettement plus strictes. Elles concernent les concentrations de dioxyde d’azote (NO₂), particules PM₂,₅ et PM₁₀. Cette révision intervient après deux décennies de progrès, durant lesquelles la pollution de l’air a diminué. Avec une exception notable : la pollution à l’ozone, qui stagne dans un contexte de changement climatique favorisant sa formation en période estivale.

La révision des seuils oblige l’ensemble des acteurs (État, collectivités, entreprises, ménages et agriculteurs) à intensifier leurs actions. Surtout, cette étape n’est qu’un jalon. Les nouveaux seuils n’atteignent pas encore les niveaux préconisés par l’OMS, qui constituent la cible fixée pour 2050. La période 2030-2050 vise l’alignement complet avec ces valeurs sanitaires.

Émissions vs concentrations : pourquoi ce n’est pas la même chose

Les émissions sont les quantités de polluants rejetés dans l’atmosphère : celles des véhicules, du chauffage au bois ou de l’agriculture. Mais les polluants se déplacent, se transforment et interagissent entre eux. Résultat de ces processus, les concentrations sont les quantités de polluants respirés. C’est le cas de l’ammoniac, gaz émis principalement par le secteur de l’agriculture et qui se transforme en particules fines secondaires dans l’atmosphère.

Les résultats déjà atteints

Les vingt dernières années ont été celles d’une amélioration continue pour les concentrations en particules et NOx. Entre 2000 et 2024, les émissions françaises ont chuté de 65 % pour les oxydes d’azote, de 52 % pour les PM₁₀, de 59 % pour les PM₂, ₅, et de près de 90 % pour le dioxyde de soufre. Cette évolution s’observe également dans les concentrations mesurées dans l’air, qui diminuent pour la majorité des polluants. Elle se traduit aussi très concrètement dans la vie quotidienne. En Île-de-France, près de 500 000 personnes étaient exposées au dépassement de la valeur limite en NO₂ en 2019 ; elles ne sont plus que 800 en 2024. Dans la Vallée de l’Arve (Haute-Savoie), plus de 5 800 appareils anciens de chauffage au bois ont été remplacés, permettant une baisse de 34 % des émissions de PM₂,₅. Ces progrès sont le fruit d’un ensemble d’actions : normes européennes sur les véhicules, Plans de protection de l’atmosphère pilotés par les préfets, Plans climat-air-énergie territoriaux, déploiement des ZFE, Fonds Air Bois, programmes de mobilité active ou de verdissement des flottes. Leur efficacité montre que la réduction des émissions produit des bénéfices réels et rapides.

L’ozone, un polluant singulier dans le paysage

Contrairement au dioxyde d’azote ou aux particules, ses concentrations ne dépendent pas uniquement des émissions locales, mais d’un ensemble de réactions photochimiques impliquant des précurseurs comme les NOx, des composés organiques volatils et même le méthane. Il se forme à distance des sources, sous l’effet du rayonnement solaire et de fortes chaleurs. En 2024, la France n’a pas connu d’épisode d’ozone d’ampleur nationale, mais 17 agglomérations de l’Est du pays dépassent toujours les valeurs guides, rappelant que ce polluant reste un enjeu structurel dans un contexte de changement climatique.

A Saint-Malo, on se prépare pour 2030

Sans efforts supplémentaires, la révision à la baisse des seuils provoquera un retour de situations de dépassement, y compris dans des territoires aujourd’hui conformes aux normes actuelles. C’est le cas, notamment, de Saint-Malo, en Bretagne. La ville n’est aujourd’hui concernée par aucun dépassement de la réglementation actuelle pour les particules PM₁₀ ou PM₂,₅. Mais les projections à 2030 montrent que les concentrations de PM₁₀ pourraient dépasser les futurs seuils européens, et que celles de PM₂,₅ s’en rapprocheront. L’agglomération est donc classée « zone à risques » depuis 2025.

Pour anticiper 2030, Saint-Malo s’est engagée dans une collaboration étroite avec AirBreizh. Ensemble, ils ont construit une démarche exemplaire pour une ville de cette taille : établir un diagnostic très fin de la qualité de l’air, modéliser l’évolution des concentrations à horizon 2030 et tester différents scénarios d’actions locales. Avec l’appui méthodologique d’AirBreizh et le soutien financier de l’ADEME, l’agglomération va d’abord cartographier ses sources d’émissions secteur par secteur (transport routier et maritime, chauffage au bois, activités portuaires, agriculture) puis évaluer l’exposition réelle des habitants en croisant données de pollution et densité de population, bâtiment par bâtiment. Cette première photographie servira de socle à une projection tendancielle : que se passerait-il si on ne faisait rien ? Une troisième étape permettra de bâtir, tester et hiérarchiser des scénarios d’actions : modernisation des flottes et des pratiques portuaires, réduction des émissions agricoles d’ammoniac, renouvellement accéléré des appareils de chauffage au bois, réaménagement de la mobilité. Une évaluation sanitaire mesurera les bénéfices attendus des actions locales sur la santé publique.

Collectivités, entreprises, particuliers, agriculteurs : tout le monde sur le pont

L’atteinte des seuils 2030 ne pourra reposer que sur une approche globale intégrant les trois secteurs les plus influents. « Transport routier, chauffage au bois et agriculture : cibler ces trois secteurs est essentiel pour atteindre l’objectif » indique en effet Nadine Dueso.  Avec 45 % des émissions de NOx (en moyenne nationale), le trafic routier reste le premier levier. Deux axes de travail s’imposent : la modernisation du parc, via le renouvellement des véhicules anciens et l’électrification des flottes. Mais aussi la réduction de la place de la voiture dans les villes, en développant la marche, le vélo, les transports collectifs, le covoiturage ou l’autopartage. « L’ADEME développe des ressources à l’attention des collectivités pour mettre en place ces solutions et accompagne la transition du secteur des transports, en synergie avec les objectifs de décarbonation, via notamment des programmes comme le leasing social ou l’électrification des poids lourds » précise Nadine Dueso. 
Un autre secteur majeur est le chauffage au bois résidentiel. Celui-ci peut représenter jusqu’à 68 % des émissions de particules fines. Le déploiement du Fonds Air Bois, déjà bien implanté dans les zones à enjeu, permet d’accélérer le remplacement des appareils les plus polluants et de diffuser les bonnes pratiques : bois sec, entretien, allumage par le haut. « Même un poêle performant pollue s’il est mal utilisé », souligne Nadine Dueso.

Enfin, l’agriculture émet l’essentiel de l’ammoniac (NH₃), précurseur majeur de particules fines secondaires. Le dispositif AgriQAir, qui soutient 23 projets en 2025, permet de tester, évaluer et diffuser des pratiques efficaces : couverture des fosses, optimisation de l’épandage, adaptation des équipements, gestion azotée innovante. « Si on néglige l’agriculture, on n’atteindra pas les seuils 2030 pour les particules » appuie Nadine Dueso.

L’ADEME accompagne les collectivités avec AACT-AIR

« Le premier obstacle pour les collectivités est de faire de la qualité de l’air une priorité politique » explique Nadine Dueso. En effet, la qualité de l’air reste un sujet moins visible que le climat (quand il n’est pas confondu avec les gaz à effet de serre !). Les diagnostics conduits dans le cadre du Plan climat-air-énergie territorial (PCAET) sont solides, mais les plans d’action manquent encore d’ambition ou de ciblage. À cela s’ajoute une faible acculturation aux enjeux réglementaires, sanitaires ou techniques. C’est pourquoi le programme AACT-AIR accompagne la montée en compétences des collectivités. Ainsi en 2025, ce sont 18 collectivités qui ont été soutenues, dont plusieurs pour anticiper les seuils 2030. L’ADEME les aide à à analyser la contribution réelle de chaque secteur aux concentrations, à tester des scénarios et élaborer des plans d’action opérationnels visant à améliorer la qualité de l’air respirée par leurs concitoyens.

On en apprend tous les jours sur la qualité de l’air

Le niveau de connaissance progresse aussi avec les années. Ainsi, l’ADEME anime le programme de recherche AQACIA, qui a financé en 2025 quatorze nouveaux projets portant notamment sur les particules ultrafines, les PFAS ou l’ozone. Ces travaux permettent de renforcer les inventaires d’émissions, de développer les outils de modélisation des liens entre émissions, concentrations et impacts sanitaires et économiques, de mieux cibler les actions et d’adapter les politiques publiques.

L’enjeu de l’appropriation citoyenne

« Les gens savent que l’air est meilleur, mais ne connaissent pas bien les causes ni les solutions » indique Nadine Dueso. Certes, les perceptions progressent avec 77 % des Français qui jugent l’air « bon » là où ils vivent. Mais les gênes liées à la pollution augmentent et les connaissances restent fragiles. Seulement 37 % des Français savent précisément ce qu’est une ZFE. Renforcer l’adhésion suppose donc une forte implication des acteurs locaux, notamment les collectivités, et une pédagogie continue en rappelant les impacts sur la santé et en expliquant les alternatives. 2030 arrive à grands pas et pour réussir cette étape, la compréhension et l’engagement de chacun seront déterminants.

En savoir plus
  • Rapport « Changer les mobilités »
  • Guide « Tout comprendre : la pollution de l'air »
  • Guide « Comment bien se chauffer au bois ?»
  • Rapport « Intégrer la qualité de l'air dans les projets d'aménagement urbain »
  • Le Guide des bonnes pratiques agricoles pour l'amélioration de la qualité de l'air
Sur le même sujet
  • #Qualité de l'air
Abonnez-vous

Abonnez-vous aux publications de l’ADEME pour rester informés de nos actualités, nos expertises et nos solutions !

Logo de la République Française : Liberté Égalité FraternitéLogo de l'ADEME : Agence de la transition écologique

Ce site internet est pensé et développé avec un objectif d’écoconception.
En savoir plus sur l’écoconception du site

  • ADEME Infos
    • Agriculture / Alimentation
    • Air
    • Bâtiments
    • Bioéconomie / Forêt
    • Changement climatique
    • Économie circulaire / Déchets
    • Énergies
    • Industrie / Production durable
    • Mobilité / Transports
    • Société / Politiques publiques
    • Urbanisme / Territoires / Sols
  • ADEME Magazine
  • ADEME Recherche
  • ADEME International
  • ADEME Stratégie
  • Gérer mes abonnements
  • Mentions légales
  • Politique de protection des données à caractère personnel
  • Politique des cookies
  • Gestion des cookies
  • Accessibilité : partiellement conforme

© 2025 ADEME - Tous droits réservés