Pour reconquérir la biodiversité marine de son littoral, la ville d’Agde a lancé Recif’Lab, un programme d’adaptation de ses infrastructures maritimes, qui s’achèvera en 2022.
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Le long de son littoral, la ville d’Agde s’est étendue sur la mer avec la construction de ports et de digues. Ces aménagements ont détruit certains habitats naturels dont les nurseries pour les poissons juvéniles. « L’objectif de Recif’ Lab est de rétablir cette étape du cycle de vie en réalisant des habitats artificiels en impression béton 3D », explique Sylvain Blouet, directeur scientifique à la direction du milieu marin à la Ville d’Agde. Une action qui vient renforcer les mesures de protection de la biodiversité déjà mises en place depuis 2008 avec l’instauration d’une aire marine protégée. À la sortie du port, les corps-morts lestant les bouées de balisage ont été remplacés par des mini-récifs qui servent aussi de nurseries. « C’est l’une des plus grandes séries de récifs de balisage produite au monde. Grâce à l’impression 3D, nous avons réalisé des formes très proches de la nature. Et le béton reste le matériau le plus inerte pour l’environnement », souligne Sylvain Blouet, qui se réjouit des résultats obtenus : « Nous constatons déjà la présence de nombreux juvéniles de poissons sur les récifs artificiels. »
Concertation pour la conception du récif artificiel
D’ici à début 2022, un village de récifs artificiels, dont le principal mesurera 6,5 mètres de haut pour un poids de 105 tonnes, sera immergé au large. Ce site comblera les plongeurs tout en réduisant la pression sur les espaces naturels. Recif’Lab a été soutenu financièrement par le Programme d’investissements d’avenir au titre de l’appel à projets Sites pilotes pour la reconquête de la biodiversité, qui réclame une concertation multi-acteurs. Les clubs de plongée, par exemple, ont été associés à la conception du récif artificiel.
Qui ?
La Ville d’Agde, l’entreprise Seaboost pour l’éco-conception des récifs artificiels.
Où ?
Sur le littoral d’Agde.
Quoi ?
Recréer des habitats en impression 3D pour restaurer la biodiversité.
Pourquoi ?
Pour considérer les ouvrages maritimes de la collectivité comme des écosystèmes marins à part entière.
Combien ?
1,2 million d’euros dont 719 000 financés par l’ADEME.