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Comment lutter efficacement contre la surchauffe urbaine ?

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La multiplication des vagues de chaleur rend les villes françaises de plus en plus vulnérables. Il devient donc crucial de diagnostiquer le phénomène de surchauffe urbaine en amont, afin de mieux orienter les stratégies d’adaptation et les actions de rafraîchissement urbain. Avec deux enjeux : comprendre où et comment la chaleur se concentre et, cibler les zones d’aménagement prioritaires pour protéger les personnes les plus exposées.

mai 2025

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La surchauffe urbaine : un enjeu social et sanitaire majeur

Quand l’été s’installe, certaines villes se transforment en véritables fournaises. À Reims par exemple, les écarts relevés en période caniculaire atteignent jusqu’à 7 °C entre la ville et la campagne environnante. Aujourd’hui, cet écart peut dépasser 10 °C dans certaines conditions et ce, même en dehors des épisodes de canicule. Les canicules viennent donc intensifier ce phénomène qu’on peut observer toute l’année : l’îlot de chaleur urbain (ICU). Ce terme désigne l’écart de température entre les zones urbaines et leur environnement rural : il s’observe en ville et peut advenir n’importe quand dans l’année en fonction des conditions météorologiques (temps clair, ciel calme, surtout la nuit). 

Aujourd’hui, tout le monde a connu une de ces fameuses nuits chaudes, où la température ne descend pas sous les 20–24 °C et qui empêchent le corps humain de récupérer. Le stress thermique s’accumule d’un jour à l’autre, épuisant l’organisme, en particulier chez les plus fragiles. Le lien entre les fortes chaleurs nocturnes et les troubles cardiovasculaires, le sommeil perturbé, voire la surmortalité lors des vagues de chaleur est aujourd’hui bien établi.

La surchauffe urbaine ne touche pas tout le monde de la même manière. Les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes, mais aussi les habitants des quartiers défavorisés, sont les plus exposés. Ces derniers, parce qu’ils vivent souvent dans des logements mal isolés, sans ventilation adaptée et avec peu d’accès à des espaces verts, subissent de plein fouet la chaleur. Ce cumul des risques – exposition forte et vulnérabilité physiologique ou sociale – en fait un enjeu de justice climatique autant que de santé publique. Croiser les données climatiques avec les indicateurs de vulnérabilité permet donc de prioriser les actions là où elles sont les plus urgentes et nécessaires. Dans ce contexte, quelles réponses concrètes peuvent être apportées ?

Poser le bon diagnostic, un préalable indispensable

Avant de planter des arbres ou de repeindre une cour d’école, encore faut-il savoir où la chaleur frappe le plus fort et qui elle menace. C’est tout l’intérêt du diagnostic de surchauffe urbaine. Sans cette étape, les collectivités risquent de se lancer dans des projets coûteux… qui ne ciblent pas les bons endroits, ni les bonnes populations. 

Le module « Diagnostic » de la plateforme Plus fraîche ma ville portée par l’ADEME vient répondre à ce besoin. Ce service numérique gratuit, co-construit avec les collectivités, propose un parcours simplifié pour comprendre la surchauffe urbaine à l’échelle de son territoire, poser un diagnostic fiable, puis agir. Depuis son espace projet, chaque collectivité peut : 

  • choisir sa problématique (effet d’îlot de chaleur urbain, confort thermique, ou les deux) ; 
  • découvrir les méthodes de diagnostic adaptées à son échelle (ville entière, quartier, cour d’école) ; 
  • accéder à des fiches pratiques détaillant les solutions possibles, les conditions de mise en oeuvre et les fourchettes de coût ; 
  • et s’inspirer de cas concrets d’autres collectivités. 

En quelques clics, les agents et élus peuvent faire une analyse simplifiée de la surchauffe sur un espace donné ce qui permet un gain de temps et une sécurisation au stade de la conception de projet.
En complément, la plateforme rend publiques toutes les méthodes dans une section dédiée aux « Retours d’expérience Diagnostic », ouverte à tous.

Le module encourage aussi à aller plus loin en identifiant précisément les zones à enjeux climatiques grâce à des méthodes d’observation, de cartographie ou de modélisation ; en croisant ces données avec des indicateurs de vulnérabilité (santé publique, précarité énergétique, densité urbaine, qualité du bâti…) pour orienter les efforts là où les risques sont les plus critiques ; et en évaluant le confort thermique in situ, via des capteurs ou des enquêtes d’usagers, afin de prendre en compte le vécu réel des habitants.

Le diagnostic de surchauffe urbaine repose sur une approche combinée et rigoureuse qui est déterminante pour prioriser. L’objectif ? Permettre une prise de décision plus juste et plus efficace, ainsi qu’un gain de temps et d’argent en impliquant dès le départ les différents acteurs du territoire.

Au cœur du Grand Reims : un passage à l’action décisif

À Reims, le phénomène d’îlot de chaleur urbain n’est pas une abstraction : il se mesure, s’observe, se vit. Classée 5e ville la plus exposée au phénomène d’ îlots de chaleur urbain en France selon l’étude nationale MapUCE de Météo-France, la communauté urbaine du Grand Reims a décidé de passer à l’action avec une étude structurante. Celle-ci a été conduite en partenariat avec Météo-France pour la modélisation climatique et le Cerema pour l’analyse de la vulnérabilité : elle a permis de cartographier le risque à l’échelle de l’agglomération. Le modèle a été appliqué sur un périmètre de 20 km autour du centre-ville, avec un croisement fin entre données d’exposition et critères sociaux (précarité, âge, densité urbaine, type de bâti). Résultat : une carte de risque global pointant notamment les quartiers Croix-Rouge, Croix-du-Sud, Saint-Rémi ou encore Cernay-Europe comme particulièrement sensibles, ainsi que le centre-ville. 

Mais le diagnostic ne s’arrête pas à une cartographie. Le Grand Reims a intégré ces données dans son système d’information géographique (SIG) : aujourd’hui, tout agent – qu’il travaille à la voirie, aux espaces verts ou à la rénovation des bâtiments publics -, peut consulter les zones à enjeux pour prioriser ses interventions. Une série de fiches préconisations a également été élaborée, par typologie de territoires : centre-ville, centres-bourgs, zones d’activités ou encore quartiers prioritaires. Objectif : adapter les solutions aux contextes locaux, tout en offrant des repères clairs sur les moyens, les coûts, et les impacts attendus. 

C’est une véritable culture du risque climatique que le Grand Reims a souhaité impulser. Diffusion de l’étude, webinaires, formations, espace collaboratif interne, partage de ressources… tout a été mis en œuvre pour que l’étude soit prise en main par l’ensemble des directions métiers.

L’étude n’est pas restée dans un tiroir. Nous avons voulu en faire un vrai outil d’aide à la décision pour toutes les directions métiers.

Élise Morineau, cheffe de projet adaptation au changement climatique, Grand Reims

Un an après sa mise en place, les premiers usages sont déjà là : mise à jour des chartes d’espaces urbains, priorisation des rénovations scolaires, orientation des nouveaux projets d’espaces naturels. Et la dynamique va s’amplifier : en 2026, la collectivité prévoit de formaliser une stratégie d’adaptation au changement climatique, dont la lutte contre la surchauffe urbaine sera l’un des piliers.

À Saint-Omer, la lutte contre la surchauffe devient un projet de territoire

Avec moins de 15 000 habitants, Saint-Omer prouve qu’on n’a pas besoin d’être une métropole pour agir face à la surchauffe urbaine. Entre 2018 et 2022, la ville, l’agglomération et leur agence d’urbanisme ont pris part au projet européen Cool Towns pour diagnostiquer, cartographier et contrer le stress thermique à toutes les échelles : de la rue au quartier, en passant par la cour d’école. Un budget global de 460 000 € pour la ville – financé à 60 % par le FEDER – a permis de croiser mesures scientifiques de température (indicateur PET), simulations numériques, données socio-économiques et enquêtes de terrain.

Résultat : une carte de vulnérabilité climatique du centre-ville, identifiant les secteurs les plus exposés (comme la friche de la Cour Frêt ou la cour de l’école Montaigne), et les populations les plus sensibles (quartiers denses, peu végétalisés, logements précaires, population âgée). À 17h, certaines rues atteignaient un niveau de stress thermique extrême, rendant tout usage extérieur pénible, voire risqué.
Des opérations pilotes ont suivi : réaménagement de l’école Montaigne, création d’îlots de fraîcheur, végétalisation d’espaces publics, sensibilisation des techniciens et formation des agents à travers des balades thermiques et des ateliers. Les mesures avant-après ont validé l’efficacité des aménagements. Une feuille de route locale a été publiée, accompagnée d’un atlas cartographique, d’un guide pour les concepteurs et d’un catalogue de solutions concrètes. Saint-Omer s’est ainsi dotée d’une stratégie climatique pragmatique, fondée sur le lien entre diagnostic rigoureux et compréhension fine des vulnérabilités.

Adopter un urbanisme favorable à la santé, c’est possible !

Rafraîchir la ville ne se résume pas à faire baisser la température. Derrière chaque décision d’aménagement se cachent des impacts sur la santé, l’inclusion, le lien social et la qualité de vie. C’est tout le sens de l’approche « urbanisme favorable à la santé » (UFS). L’UFS vise à réduire l’exposition des populations à des facteurs de risque (pollution de l’air, bruit, stress thermique, isolement social), tout en renforçant les facteurs de protection : accès à la nature, à l’activité physique, à la cohésion sociale. Une logique transversale et basée sur l’anticipation, qui fait le lien entre santé publique, transition écologique et justice sociale. Prenons deux exemples concrets :

  • Planter des arbres pour créer de l’ombre et rafraîchir ? Une bonne idée — mais l’approche UFS interroge les essences utilisées : certaines espèces très allergènes peuvent poser des problèmes ou mal s’adapter au climat futur. On oriente alors le choix vers des variétés adaptées au climat local et à la santé des habitants.
  • Installer un miroir d’eau sur une place ? Pourquoi pas, mais l’approche UFS propose surtout d’y d’ajouter des bancs à l’ombre pour transformer l’espace en lieu de vie, propice aux échanges, au repos, à la convivialité.

C’est cette capacité à penser « en cercles concentriques » qui fait la force de l’UFS : on ne se contente pas de traiter un symptôme (la chaleur), on réinterroge l’ensemble de l’environnement urbain au regard du bien-être collectif. Les solutions pour le rafraîchissement urbain et leur combinaison prennent alors une toute autre dimension :

  • Solutions « vertes » : arbres, parcs, corridors végétaux, toitures et façades plantées ;
  • Solutions « bleues » : récupération ou stockage des eaux de pluie, fontaines, brumisateurs, bassins, miroirs d’eau bien conçus ;
  • Solutions « grises » : revêtements clairs ou drainants, mobilier urbain ombragé, structures passives ;
  • Solutions « douces » : balades climatiques, éducation aux bons comportements, implication des citoyens dans la transformation de leur cadre de vie.

En plus de leurs effets bénéfiques sur le climat et la biodiversité, ces actions ont un impact direct sur la santé : elles aident à mieux supporter la chaleur, réduisent le stress, favorisent les relations sociales, et améliorent le sommeil comme le moral. À l’heure où les questions d’écologie peuvent diviser, la santé, elle, rassemble. C’est peut-être là le meilleur levier pour faire émerger une ville plus juste, plus vivable et plus désirable.

En savoir plus
  • Découvrez la plateforme Plus fraîche ma ville
  • Lire l'article « Plus fraîche ma ville »
  • Lire l'article « Les enfants, inspiration de la ville durable »
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  • #aménagement urbain
  • #changement climatique
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