Dans un contexte d’urgence climatique et de sobriété énergétique, les réseaux de chaleur apparaissent comme une solution à fort potentiel pour verdir le chauffage des bâtiments et accroître notre souveraineté énergétique. Encore faut-il savoir où et comment les déployer efficacement. C’est pour répondre à cette question que le service France Chaleur urbaine, soutenu par le Fonds Chaleur de l’ADEME et en partenariat avec le Cerema, a mis en place une carte interactive permettant aux élus d’évaluer le potentiel de leur commune.
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Réseau de chaleur : de quoi parle-t-on ?
Un réseau de chaleur consiste à produire de la chaleur de façon centralisée et à la distribuer à différents bâtiments via des canalisations enterrées. C’est un peu comme le chauffage central d’un immeuble, mais à l’échelle d’un quartier. Ce système repose sur des énergies renouvelables et de récupération, telles que la biomasse, la géothermie ou la récupération de chaleur sur des unités de valorisation énergétique des déchets.
Faut-il en déployer partout ?
Non, toutes les communes n’ont pas intérêt à développer un réseau de chaleur. Son installation suppose des investissements lourds. Cette solution est pertinente économiquement dans les zones suffisamment denses en bâtiments. C’est pourquoi France Chaleur Urbaine a développé une carte interactive pour cibler précisément les zones où le réseau de chaleur présente un intérêt économique et écologique.
Pour atteindre les objectifs ambitieux de la France de tripler d’ici 2035 la chaleur livrée par les réseaux, il faut à la fois étendre et densifier les réseaux existants, mais aussi créer de nouveaux réseaux de chaleur dans les zones à potentiel.
Comment fonctionne la carte de France Chaleur Urbaine ?
En croisant plusieurs critères, notamment la densité thermique linéaire (quantité de chaleur livrée par an divisée par la longueur du réseau), les experts ont pu identifier 2 600 communes à fort potentiel et 4 500 communes présentant un potentiel intéressant. Ces données sont désormais accessibles en ligne sous forme de carte interactive. D’un simple clic, les élus peuvent vérifier la situation de leur commune. La carte leur permet ensuite de visualiser les zones les plus favorables à l’implantation d’un réseau de chaleur. Ils peuvent également identifier les bâtiments ayant les besoins énergétiques les plus élevés et prendre contact avec France Chaleur urbaine pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé.
Comment financer un réseau de chaleur sur sa commune ?
Le Fonds chaleur a été renouvelé à hauteur de 800 millions d’euros cette année. L’objectif ? Tenir la trajectoire ambitieuse fixée par la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), qui souhaite tripler la chaleur livrée par les réseaux de chaleur d’ici 2035. Le Fonds chaleur est actuellement le principal levier de l’État pour soutenir ces infrastructures. Bien que cette enveloppe de 800 millions d’euros ne puisse pas répondre à elle seule à la demande, elle constitue un tremplin important pour amorcer les projets. En parallèle, certaines communes envisagent des extensions de réseaux existants pour réduire les coûts et maximiser l’efficacité énergétique.
Le réseau de chaleur, une solution d’avenir pour la transition énergétique
Aujourd’hui, la chaleur représente près de 45 % de l’énergie consommée en France. Or, avec plus de 66% de leurs besoins couverts par des énergies renouvelables et de récupération locales, les réseaux de chaleur s’imposent comme une alternative verte aux énergies fossiles en France. Les émissions de gaz à effet de serre sont en effet divisées par deux par rapport au gaz et par trois par rapport au fioul. Au-delà des bénéfices environnementaux, ces infrastructures créent des emplois locaux non délocalisables et contribuent à la sécurité énergétique des territoires. Grâce à France Chaleur urbaine, les élus ont aujourd’hui « la carte en main » pour identifier les opportunités de déploiement de réseaux de chaleur sur leur territoire.
Le réseau de chaleur en chiffres c’est…
- 2x moins d’émissions de gaz à effet de serre que le gaz
- 3x moins d’émissions de gaz à effet de serre que le fioul
- 2 600 communes à fort potentiel
- 4 500 communes avec un potentiel intéressant
- Depuis 2023 : 1000 réseaux de chaleur, délivrant plus de 26 TWh de chaleur par an, 7515 km de réseaux, 50 000 bâtiments raccordés
Entre 2009 et 2024, le Fonds chaleur géré par l’ADEME a financé :
- Plus de 10 000 installations d’EnR&R
- Plus de 4000 km de réseaux de chaleur
- 5,1 Md€ d’aides ayant déclenché 15,8 Md€ d’investissement
- 49 TWh/an de production additionnelle prévisionnelle d’EnR&R cumulée