Pour 40 % des entreprises interrogées dans le cadre du Baromètre ADEME de l’écoconception, écoconcevoir des produits et services est un moyen d’anticiper les futures réglementations (CSRD, reach, écodesign…). Si on parle beaucoup d’écoconception pour réduire notre impact environnemental, il faut savoir qu’il s’agit aussi d’un formidable outil de création de valeur et de différenciation. Vous souhaitez vous lancer ?
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Écoconception, de quoi parle-t-on ?
Écoconcevoir un produit consiste à réduire significativement son impact environnemental sur tout le cycle de vie, depuis l’extraction des matières premières nécessaires à sa fabrication jusqu’à la fin de vie ou la valorisation des matières utilisées. Cela inclut le transport et la distribution du produit, mais aussi son utilisation. Pour savoir si un produit est conçu de manière écologique et durable, c’est-à-dire écoconçu, il faut prendre en compte cette approche multicritères qui croise l’impact environnemental et l’analyse du cycle de vie.
75 % des entreprises interrogées pour le baromètre de l’écoconception publié par l’ADEME en 2020 déclarent avoir déjà intégré l’écoconception dans leur stratégie ! La dynamique est lancée mais doit aujourd’hui s’accélérer et s’élargir à toute la chaîne de valeur des produits (fournisseurs) voire à tous les produits de l’entreprise.
Trois étapes clés à retenir :
- Évaluer l’impact environnemental des produits ou services concernés
- Déployer une démarche et des solutions techniques pour réduire cet impact
- Valoriser sur le marché la plus-value environnementale et technique de ces produits ou services écoconçus
L’ADEME accompagne pas à pas
Besoin d’aide pour se lancer ? L’ADEME propose un accompagnement adapté à chaque besoin et au niveau de connaissance du sujet. Ceux qui démarrent dans la démarche, peuvent rejoindre l’accompagnement 1ers pas via le dispositif Tremplin Premiers Pas. La méthodologie s’organise en sept points clés : réunir et former son équipe, choisir collectivement le produit ou service à écoconcevoir, se former, réaliser son évaluation environnementale, identifier les leviers et les pistes d’améliorations avec la roue de Brezet (outil d’écoconception qualitatif), analyser les gains environnementaux avec les leviers mis en œuvre sur le produit. Une fois le produit ou service sur le marché, il est important de communiquer sur ses nouvelles performances environnementales, en restant vigilant sur les guidelines à observer dans ce type de communication (encadrée par la loi).
Les directions régionales de l’ADEME conseillent les entreprises pour trouver le dispositif adapté au niveau de maturité du porteur de projet. Ils peuvent aussi solliciter un bureau d’études spécialisé ou les partenaires de l’ADEME (pôle écoconception, BPI…) pour se former et réaliser un diagnostic avec le dispositif Diag Écoconception par exemple (opéré par Bpifrance).
« On sait le faire », une campagne pour mobiliser les troupes
Récemment lancé par l’ADEME, le second volet de la campagne publicitaire « Epargnons nos ressources » rappelle un fait très simple et pourtant essentiel : l’écoconception n’est pas un « rendez-vous en terre inconnue ». C’est du concret et du quotidien pour un nombre grandissant d’entreprises et collectivités. Mieux encore, l’écoconception est source de compétitivité. Le site « epargnonsnosressources » propose des leviers d’actions, des conseils et des financements utiles pour accompagner les entreprises et les collectivités.
Elles l’ont fait !
Quoi de mieux pour illustrer les bénéfices de l’écoconception que des exemples d’entreprises qui en ont fait leur valeur ajoutée ? En Région Sud, ARECO a optimisé la brumisation de ses produits frais. Comment ? En développant une technologie de nébulisation – c’est-à-dire la transformation de liquide en particules fines – à ultrasons et en retravaillant l’électronique afin diminuer de 20 % la consommation énergétique. Le projet a bénéficié de 189 000 euros de financement et a été soutenu par une formation du personnel pour valoriser les produits en fin de vie. Autre exemple, l’entreprise normande Çadécap, dont l’activité consiste à dépolluer les outillages des applicateurs peinture pour les revaloriser, a réussi un joli tour de force : avec le soutien de l’ADEME, elle a pu se passer totalement de produits chimiques pour son décapage industriel, en les remplaçant par un système de projection de matière végétale. Le projet a bénéficié d’1 million d’euros de financement, permettant au Groupe de réduire son utilisation de produits chimiques de 200 tonnes en 2019 à… zéro tonne en 2021. Un bel exploit !
Ces success stories ne sont que des exemples parmi tant d’autres des bénéfices environnementaux et économiques de l’écoconception.