Une alternative durable aux emballages en polystyrène expansé, c’est ce que propose l’entreprise bretonne Écofeutre, qui vient d’inaugurer en mars dernier une nouvelle ligne de production de fabrication de produits en papiers/cartons, à partir de matière recyclée. Ce projet de recyclage, mené avec le soutien de l’ADEME, va lui permettre de s’ouvrir à de nouveaux marchés en développant des pièces de calages industriels résistants, tout en réduisant son impact environnemental.
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La cellulose moulée, alternative durable au polystyrène
Implantée depuis 1998 à Naizin, dans le Morbihan, l’entreprise Écofeutre fabrique des pièces de calage et des plaques intercalaires en cellulose moulée, un matériau réalisé à partir de fibres de papier recyclé. Ces calages sont utilisés notamment pour le transport de bouteilles de lait ou de briques de jus de fruits.
Aujourd’hui, grâce au soutien de l’ADEME, l’entreprise franchit un cap : l’inauguration d’une nouvelle ligne de production, équipée d’un four dernière génération, sur le site du Sourn, à une vingtaine de kilomètres de Naizin. L’objectif : produire des calages plus performants, à partir de déchets de papiers/cartons, afin de répondre aux exigences des secteurs tels que l’électroménager, l’automobile et la mécanique, qui nécessitent des solutions de protection robustes.
L’ouverture à de nouveaux marchés
« Cette nouvelle ligne propose une alternative 100 % recyclable au polystyrène expansé (PSE) tout en garantissant une résistance adaptée aux exigences des industriels, ce qui nous permet de nous ouvrir à de nouveaux marchés », se réjouit Hervé Saini, le dirigeant de l’entreprise. Pièces mécaniques pour l’automobile, appareils électroménagers : les pièces de calage d’Écofeutre sont capables de répondre aux cahiers des charges des secteurs nécessitant des solutions de protection performantes. Cercle 100 % vertueux : une partie des matières recyclées par Ecofeutre provient du tri des habitants, via le bac jaune. L’autre est collectée directement chez les clients lors des livraisons, pour être réutilisée dans la fabrication de nouvelles pièces. Ce système permet d’optimiser les trajets des camions, qui repartent ainsi pleins, grâce à un système de logistique inversée.
Un impact environnemental en baisse
Inaugurée le 12 mars dernier, la nouvelle ligne de production mesure 33 mètres de long. Entièrement automatisée, elle intègre principalement un four, alimenté au gaz naturel, qui sèche et solidifie les emballages moulés. Il fonctionne en circuit fermé : la chaleur produite est récupérée puis réinjectée dans le processus de fabrication de la pâte à papier recyclé. Cette technologie, qui repose sur le principe de la chaleur dite « fatale », s’inscrit dans la démarche de transition énergétique et environnementale de l’entreprise. Les procédés de fabrication permettent ainsi de réduire la consommation énergétique, de produire des pièces plus épaisses et plus résistantes. Plus globalement, ce projet contribue à augmenter les capacités de régénération de papiers et cartons en Bretagne, afin d’améliorer le taux de recyclage national sur ces matières.
Une production en hausse
Grâce à ces innovations, la nouvelle ligne aura une capacité de production de 1 500 tonnes de cellulose par an, soit environ 6 millions de calages produits chaque année à partir de matières récupérées, en complément du parc de machines de Naizin, qui traite entre 4 000 et 4 500 tonnes chaque année. « Au total, cet investissement va accroître le potentiel de production d’Écofeutre jusqu’à 25 % par an », reprend Hervé Saini.
Autre point positif pour l’entreprise : la création d’emplois. « Cinq personnes ont été recrutées pour le lancement de cette nouvelle ligne. À terme, nous en embaucherons dix de plus afin de la faire tourner en continu », détaille-t-il.
Un projet soutenu par l’ADEME
Sur les 2 millions d’euros nécessaires pour le projet, l’ADEME a investi 489 769 € notamment pour l’acquisition de la nouvelle ligne de production. Ce soutien, à la fois technique et financier, a permis de garantir la cohérence globale du projet, de la recyclabilité des matériaux à la performance industrielle.Ancré dans le bassin de Pontivy, le projet s’inscrit dans une logique d’économie circulaire : il repose sur le recyclage local de papiers et cartons collectés localement, vise à porter les capacités de traitement à 1 570 tonnes par an, et favorise les circuits courts pour limiter les transports. C’est cette approche environnementale, territoriale et structurante qui a convaincu l’ADEME. « Sur le plan social, le projet prévoit la création de 15 à 25 emplois d’ici 2027 », souligne Pierre-Marie Rousseau, ingénieur Recyclage et incorporation des matériaux recyclés.