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Quentin Lambert
Quentin Lambert travaille aujourd’hui au sein du laboratoire EVA (INRAE) de l’université de Caen, en étroite collaboration avec les agriculteurs sur les enjeux de gestion des prairies dans le contexte du changement climatique.

Raphaël Gros
Directeur de thèse de Quentin Lambert, professeur à l’université Aix-Marseille, ses recherches portent sur les interactions entre les plantes et la biodiversité des sols.
Cette thèse1 comprenait deux volets : d’un côté l’identification des impacts, de l’autre une recherche sur les moyens de restauration écologique des sols et de la végétation.
Sur le premier volet, la thèse a montré une réduction des qualités physiques et biologiques des sols, en particulier sous les panneaux : compaction, modification des températures du sol, diminution des abondances des acariens et collemboles et des émissions de CO2. J’ai également identifié des impacts de l’emprise photovoltaïque sur la végétation avec un changement de communautés végétales, à savoir l’appauvrissement des espèces et le remplacement des espèces de lumière par des espèces d’ombre.
Sur le second volet, cette thèse s’inscrivait dans le projet PIESO2, dans lequel étaient testées trois méthodes de restauration écologique, et qui a débouché sur un guide technique d’écoconception des centrales photovoltaïques. Le transfert de foin permet de restaurer la végétation et la complexité du réseau trophique du sol, mais les panneaux ralentissent, voire modifient le succès de restauration.
Pour deux raisons. La première est qu’en tant qu’ancien doctorant de l’ADEME, je travaille étroitement avec les équipes en charge des recherches sur la qualité des sols. L’ADEME est également un acteur incontournable sur ces sujets en matière d’expertise et de mobilisation de réseaux d’acteurs.
J’ajouterais que le vrai plus pour moi est la relation multiacteur qui permet de travailler avec toutes les parties prenantes, les énergéticiens et la société civile.
Au-delà des nouvelles connaissances générées, nous participons à la conciliation des enjeux de transition énergétique et de transition écologique par le biais de ces recherches. La thèse de Quentin se poursuit par un autre projet de recherche financé par l’ADEME, le projet REMEDE (APRED 2021) et la thèse d’Arnaud Lec’hvien. Nous participons aussi au projet Cesab3 (ITTECOP), qui étudie les impacts du développement des énergies renouvelables à un niveau supranational. Les impacts sont régionalisés et les questions posées sont partagées par de nombreux scientifiques, développeurs et gestionnaires internationaux. Nous rassemblons donc une équipe européenne de chercheurs anglais, allemands et français pour fédérer ces questions et nos données.
1 2019, IMBE – Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale.
2 Le projet PIESO (Processus d’intégration écologique du solaire), ADEME, IMBE, ECO-MED, Total Quadran a pour ambition le développement d’un système d’aide à l’intégration des préoccupations sur le fonctionnement des écosystèmes et la dynamique de la biodiversité, en amont des projets photovoltaïques.
3 Impacts of European solar energy infrastructure on biodiversity : integrating existing knowledge to enable Nature Positive management and financial investment.