L'édito

Concilier énergies renouvelables et biodiversité

L’édito de Jérôme Mousset, directeur Bioéconomie énergies renouvelables, ADEME


La France s’est fixé les objectifs d’atteindre la neutralité carbone dès 2050 et de renforcer rapidement son indépendance énergétique. Atteindre ces objectifs implique une plus grande sobriété, une électrification des usages et un déploiement des énergies renouvelables et de récupération (EnR&R). Selon les scénarios, c’est plus de 1,5 à 2 % du territoire qui sera nécessaire pour l’installation des infrastructures EnR&R, principalement pour les parcs éoliens et photovoltaïques au sol, auxquels s’ajoutent les surfaces où de la biomasse sera mobilisée pour l’énergie. Ce déploiement nécessite d’améliorer les connaissances relatives à leurs impacts potentiels sur la biodiversité. L’ADEME soutient depuis de longues années, avec l’aide d’associations spécialisées dans la protection de la nature, de la communauté scientifique et des professionnels des filières, de nombreuses recherches. L’objectif est de disposer de données scientifiques fiables afin d’éclairer les débats et la prise de décision, et d’être en capacité d’apporter aux gestionnaires de site les moyens d’adapter les équipements énergétiques ou d’en modifier la gestion.

Ces travaux sont désormais conduits en coordination avec l’Observatoire des énergies renouvelables et de la biodiversité, instauré en 2024 et mis en oeuvre conjointement par l’ADEME et l’Office français de la biodiversité (OFB). Ce soutien à l’amélioration des connaissances se veut de plus en plus transdisciplinaire en associant les sciences humaines et sociales, comme l’illustre le projet EOLENMER qui vise à comprendre l’articulation entre parcs, milieu marin et territoires, ou l’intégration des infrastructures de productions énergétiques dans le cadre du programme Infrastructures de Transports Territoires, ECOsystèmes et Paysages (ITTECOP). Ces projets pluridisciplinaires contribuent à trouver des équilibres entre les différents enjeux écologiques, économiques et sociaux, et à faciliter l’appropriation de la transition énergétique par l’ensemble de la société.