Les dynamiques d’acteurs dans un contexte de transition vers une économie circulaire, le défi organisationnel

À travers une thèse en gestion, j’ai montré le rôle essentiel de l’auto-organisation dans la transition vers une économie circulaire. Je définis l’auto-organisation, avec Follett, comme la capacité spontanée des individus à coopérer pour faire émerger collectivement des solutions. J’ai mené une recherche à trois niveaux du territoire. Au niveau macro, j’ai observé ce concept dans les discours actuels sur l’économie circulaire, qui aujourd’hui encore n’a pas de définition commune. L’économie circulaire constitue ainsi un concept un peu flou auquel chacun peut contribuer, en y mettant ses propres objectifs. Au niveau micro, j’ai observé un collectif de citoyens-acteurs s’organisant entre et autour d’eux pour créer des alternatives durables d’échange circulaire et solidaire. Enfin, au niveau intermédiaire, j’ai observé une région faisant appel à la participation des acteurs pour élaborer son plan d’économie circulaire, mais se heurtant à ses propres limites de financeur décideur au moment de la mise en oeuvre. Ainsi, l’auto-organisation apparaît également comme solution de gouvernance, mais ne peut être exercée au sein des instances de pouvoir. À chacun de ces niveaux, j’ai montré le recours à l’auto-organisation qui permet à chaque citoyen, acteur économique ou membre d’une institution, d’une part de créer les multiples coopérations spontanées d’un système d’échange circulaire, d’autre part d’être impliqué personnellement pour engager la transition nécessairement sociétale d’une économie circulaire.

J’ai sollicité l’ADEME pour pouvoir observer en profondeur l’action collective de transition par une immersion dans mes terrains, national, régional et microlocal avec le collectif des acteurs de l’alternative engagés depuis plusieurs dizaines d’années. L’ADEME m’a en outre apporté des éléments sur les différentes perspectives autour de l’économie circulaire.

J’ai opté pour une thèse sur essais pour contribuer au fur et à mesure à une recherche sur une transition qui est en train de se faire, avec un article publié (Savy, 2019)1, d’autres travaux présentés comme communications dans des séminaires et congrès de recherche dont certains soumis à publication2. Dans cette même perspective, pendant la thèse, j’ai organisé une session consacrée à l’organisation des transitions, en 2020 et 2021, durant la conférence internationale sur les transitions écologiques en transactions et actions.