Le service Transports et Mobilité, après avoir été consulté pour la mise au point de la méthode, l’a ensuite testée sur une quarantaine de projets et dans trois appels à projets (Entrepôts logistiques, France 2030 : Écosystèmes territoriaux hydrogène et Industrie du vélo).
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Laurent Gagnepain
Coordinateur au service Transports et Mobilité de l’ADEME. Docteur-ingénieur en mécanique et énergétique, il a travaillé 5 ans en laboratoires de recherche en France et aux État-Unis, puis 4 ans chez PSA Peugeot Citroën. Il coordonne actuellement, au sein du service Transports et Mobilité, les travaux de l’Agence portant sur l’évaluation environnementale, la qualité de l’air habitacle et les particules hors échappement.
Plusieurs étapes de test se sont succédé. Eva Beltran, une ingénieure stagiaire, a d’abord été recrutée pendant 6 mois en 2023 pour réaliser une dizaine d’empreintes projets, avec des niveaux d’approfondissement différents, sur des actions en lien avec la mobilité des personnes ou le transport de marchandises. Elle a ainsi été confrontée à la difficile collecte des données nécessaires auprès des porteurs de projets.
Plus de trente « Empreintes Projets » ont ensuite été réalisées avec l’appui de bureaux d’études dans des domaines très variés : écosystème hydrogène, création de lignes ferroviaires, rétrofit de différents types de véhicules diesel en électrique, hydrogène ou gaz naturel, mutualisation de flux logistiques.
Empreinte Projet est une avancée considérable pour construire un socle commun d’évaluation des impacts environnementaux.
Ces différentes mises en œuvre de la méthode ont été très utiles et ont permis de montrer l’intérêt de son utilisation dans le domaine des transports pour mieux décrire les projets et évaluer leurs impacts. Par exemple, pour le projet Hub Multimodal Serviciel Cœur de Ville porté par FLUDIS, un projet de logistique avec vélos-cargos, la méthode a permis de chiffrer l’intérêt du remplacement de véhicules utilitaires légers par des vélos-cargos, pour distribuer et collecter de la marchandise dans le centre de Paris.
Elle a également permis de préciser quels niveaux d’approfondissement de la méthode étaient les plus utiles par rapport aux types de projet. Lorsque celui-ci se situe sur un TRL bas, en particulier pour un projet de recherche, le niveau 1 est déjà très pertinent avec la description des conséquences de sa mise en œuvre. Aller au-delà, avec la quantification des impacts, ne serait pas forcément oportun si les données propres au projet ne sont pas disponibles, et requiert alors l’utilisation de données génériques moins représentatives.
La méthode est également en test dans des appels à projets (niveau 1 lors du dépôt de dossier et niveau 3 en fin de projet). Lors de l’instruction et en fin de projet, pouvoir disposer d’un cadre unique d’analyse, déployable d’un projet à l’autre et rendant ceux-ci comparables est un vrai plus. Auparavant, l’absence de méthode commune conduisait à de grandes difficultés de comparaison et d’évaluation des impacts environnementaux des projets.