Inondations à Rennes, cyclones à Mayotte et à la Réunion, sécheresse dans les Bouches-du- Rhône… L’actualité de ces derniers mois l’a encore rappelé : ne pas s’adapter aujourd’hui, c’est disparaître demain. Des solutions existent, et l’ADEME joue un rôle clé pour accompagner les entreprises, les collectivités et les territoires, qui se mobilisent en faveur de la transition écologique.
La parole à Sylvain Waserman PDG de l’ADEME
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Le rôle de l’ADEME n’est pas de prescrire, mais d’éclairer la décision et d’accompagner l’action en faveur de la transition écologique et son impact dans le quotidien des concitoyens. L’ADEME est aux côtés des collectivités territoriales qui oeuvrent pour la qualité de vie, la santé et l’environnement de leurs habitants. Pour preuve : nous recevons deux fois plus de demandes pour le Fonds Chaleur que ce que nous pouvons financer. En investissant dans des énergies renouvelables locales, comme les réseaux de chaleur basés sur la géothermie ou la biomasse, les élus agissent autant pour le climat que pour le pouvoir d’achat des citoyens. Ils leur fournissent l’accès à une énergie dont le prix est moins cher et plus stable que celui du pétrole ou du gaz.
Pour les entreprises, la décarbonation est une question de survie. La plupart en ont conscience. Elles ont fait de cet objectif le coeur de leur stratégie. C’est notamment le cas des industries. En renforçant leur souveraineté énergétique et leur indépendance par rapport à l’importation de ressources stratégiques, elles reprennent la main sur leurs coûts et délais de production. Une stratégie durable et sérieuse, qui donne des résultats et qui est donc un avantage concurrentiel. Encore faut-il convaincre les banques et actionnaires de l’intérêt de projets parfois coûteux, dont le retour sur investissement n’est ni évident ni immédiat. En les cofinançant, l’ADEME apporte cette garantie. Par leur connaissance des technologies, nos experts sont en mesure de vérifier la pertinence des solutions proposées au regard des marchés de la transition écologique et de tester la résilience des plans d’affaires envisagés.
Sur les 3,4 milliards d’euros engagés par l’ADEME en 2024, 92 % ont été investis dans les projets de 5 000 entreprises et de 2 000 collectivités. En prenant le chemin de la transition écologique, ces projets contribuent non seulement à lutter contre le dérèglement climatique, mais aussi à pérenniser des activités économiques et à créer des emplois, et à agir pour le pouvoir d’achat de nos concitoyens en les protégeant des variations des marchés mondiaux de l’énergie. Et quand nous soutenons le développement de nouvelles énergies renouvelables et locales ou de filières locales de recyclage, par exemple, cela participe de notre souveraineté et de la réindustrialisation des territoires.
Réindustrialiser de façon durable notre pays, c’est l’un des objectifs du programme France 2030. L’ADEME fait partie intégrante de ce plan d’investissement qui développe de nouveaux modèles industriels, plus efficaces et résilients, avec une ambition : permettre à la France de prendre de l’avance et de se positionner en leader des innovations de demain.
Nous contrôlons pour le compte de l’État l’efficacité de chaque euro public investi. C’est d’autant plus légitime que l’argent public est rare. À chaque projet, à chaque programme, nous mesurons la quantité de gaz à effet de serre évitée. C’est ce que nous appelons l’efficacité carbone de l’euro investi. Cette mesure a un intérêt climatique, et nous rappelle que chacune de nos actions, en termes de décarbonation, contribue à un but collectif d’atteindre nos objectifs de l’accord de Paris : réduire de 105 millions de tonnes nos émissions de carbone en 5 ans !