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Arroser mieux pour gaspiller moins : le pari d’Urbasense

Mesurer les besoins en eau des végétaux pour les arroser avec pertinence, c’est ce que propose la société Urbasense. À la clé, une drastique réduction des gaspillages.


« Le point de départ, c’est le constat d’une industrie paysagère en ville qui n’a pas fait sa transition écologique, explique Michaël Fayaud, co-créateur de la société Urbasense. On est sur les mêmes habitudes d’arrosage qu’il y a trente ans, alors qu’on a aujourd’hui accès à des technologies de mesure précises et robustes  ». C’est ainsi que Michaël Fayaud et Thomas Bur ont imaginé Urbasense en 2015. La société, qui compte une vingtaine de personnes, propose à plus de 2 000 utilisateurs des solutions de mesure du développement racinaire et des besoins hydriques des végétaux en ville. Une petite révolution dans le monde de l’industrie paysagère. « La pratique empirique, c’est de sur-arroser les végétaux, jusqu’à deux à trois fois, relève Michaël. Notre rôle, c’est d’effacer ces gaspillages. On parle de gaspillage d’eau bien sûr, mais aussi de temps, de ressources humaines, de déplacements… Sans oublier la question de la durabilité des végétaux. Dans beaucoup de villes, 10 à 30 % des arbres plantés ne dépasseront pas les 7 à 10 ans parce qu’ils ne développent pas un système racinaire adapté. »

Outre la rationalisation de l’arrosage, de nouveaux chantiers se présentent à Urbasense. « Tout le monde a bien compris que la ressource en eau se raréfiait. C’est un peu un effet de l’été 2022, et c’est intégré, assure Michaël Fayaud. Aujourd’hui, on confie à la nature des responsabilités techniques, comme l’infiltration des eaux de pluie ou le rafraîchissement des villes. À Urbasense, on propose des outils pour mesurer et accompagner ces services rendus par la nature. » Il faut aussi désormais composer avec une question éthique grandissante. « Avoir le droit d’arroser n’implique pas forcément de le faire. Cette dimension est nouvelle et passionnante », ajoute la paysagiste.

Qui ?

Michaël Fayaud, Thomas Bur et une équipe de 20 personnes.

Où ?

France, Suisse, Belgique, Hollande, Allemagne, Maroc.

Pourquoi ?

Parce qu’il y a urgence à prendre en compte les racines dans l’arrosage.

Quand ?

Depuis 2015.

Partenaires ?

ADEME, Institut de recherche pour le développement.