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Mobilité des enfants : pour leur santé, changeons de regard sur leurs trajets

  • Mobilité / Transports

À quel âge les enfants gagnent-ils en autonomie ? Pourquoi le vélo reste-t-il cantonné aux loisirs ? Comment les perceptions des parents façonnent-elles les trajets du quotidien ? L’ADEME y répond dans une étude inédite sur les pratiques de mobilité des enfants en France.

septembre 2025

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Pourquoi s’intéresser à la mobilité des enfants ?

Longtemps impensée dans les politiques publiques, la mobilité des enfants est pourtant un enjeu de société majeur : elle façonne l’autonomie des plus jeunes, impacte leur santé, leur socialisation et préfigure les choix qu’ils adopteront à l’âge adulte. Les données sur les mobilités quotidiennes des adultes sont aujourd’hui relativement bien connues grâce à l’Enquête Mobilité des Personnes (EMP), qui est réalisée par le Service des données et études statistiques (SDES) et l’Insee tous les dix ans environ (la dernière datant de 2019) sur le territoire hexagonal uniquement. Mais sur les moins de 18 ans et les territoires ultramarins, la France manquait cruellement de données. C’est tout l’intérêt de cette nouvelle étude publiée par l’ADEME.

Un sujet transversal

En toile de fond, plusieurs urgences se croisent. D’abord celle de la santé publique : l’inactivité physique et la sédentarité des enfants augmentent, avec des conséquences préoccupantes à long terme. En 2024, le ministère de la Santé et des Solidarités indiquait que la France se classait 119e sur 146 pays pour le niveau d’activité physique et sportive des adolescents ! Ensuite, celle de la transition écologique : alors que le secteur des transports est le premier émetteur de gaz à effet de serre, la voiture reste massivement utilisée pour les trajets scolaires, même lorsque ceux-ci sont courts. Enfin, force est de constater que la mobilité des enfants souffre encore d’inégalités sociales et genrées : accès au vélo, crainte des parents pour la sécurité, différences filles-garçons… Mais le plus important peut-être, en transformant la mobilité des enfants, c’est aussi celle des adultes que l’on fait évoluer. Car les trajets des enfants influencent très directement ceux des parents, souvent réalisés dans une logique de boucle ou de chaînage avec le travail, les achats ou d’autres activités.

Quels résultats retenir de l’étude ?

Des enfants motorisés… indirectement

La majorité des enfants vivent dans un environnement très motorisé. 90 % résident dans un foyer équipé d’au moins une voiture en France hexagonale et ils sont un peu plus de 80 % dans les DROM. Résultat, un tiers des enfants de l’Hexagone utilisent quotidiennement la voiture, un taux qui grimpe à 54 % dans les territoires ultramarins. 

Marche, vélo, transports en commun : un potentiel encore sous-exploité

La marche reste le mode le plus fréquent, surtout en France hexagonale où 45 % des enfants marchent tous les jours ou presque, contre 35 % dans les DROM. Le vélo, quant à lui, bénéficie d’une très large diffusion puisque 85 % des enfants en sont équipés. Toutefois, il reste cantonné la plupart du temps à un usage récréatif. Seuls 6 % l’utilisent quotidiennement et les trois quarts des cyclistes occasionnels le pratiquent uniquement pour le loisir. Les transports en commun, en particulier à partir du collège, prennent une place croissante. Près d’un enfant sur deux au collège en France hexagonale  est abonné à un réseau de transports en commun. Cette proportion monte à 61 % chez les jeunes de 18 à 20 ans, signe d’une acculturation progressive… mais encore trop tardive.

Une autonomie en régression

L’étude de l’ADEME révèle aussi un recul de l’âge moyen du premier déplacement autonome, qui est situé à 11,6 ans pour les enfants d’aujourd’hui contre 10,6 ans pour leurs parents au même âge. En CM2, seuls 9 % des enfants vont seuls à l’école, alors qu’ils sont 36 % en sixième. L’autonomie progresse avec l’âge, mais reste fortement dépendante du mode de transport : elle est plus facile à acquérir via les transports collectifs qu’à travers la marche ou le vélo.

Des réticences parentales encore bien ancrées

Les parents jouent un rôle central dans les pratiques de mobilité de leurs enfants. Et leurs perceptions peuvent avoir un effet bloquant. Plus des trois quarts d’entre eux considèrent la marche plus dangereuse qu’à leur époque et 90 % s’inquiètent de la sécurité routière. En revanche, lorsqu’un parent considère le vélo comme sûr, cela augmente de 12,5 % la probabilité que son enfant l’utilise pour aller à l’école. L’enquête met en évidence une surévaluation des distances domicile-établissement scolaire qui incite à accompagner en voiture, même lorsque le trajet est réalisable à pied. Des écarts genrés forts persistent aussi : les filles sont perçues comme plus exposées aux agressions, quand les garçons sont associés aux risques routiers. Ces stéréotypes influencent les décisions parentales et peuvent avoir des effets durables sur l’appropriation de l’espace public.

Un révélateur d’inégalités

Les enfants issus de foyers favorisés sont mieux équipés (vélo, trottinette, abonnement aux transports en commun) et plus autonomes dans leurs déplacements. L’accès à des infrastructures adaptées (pistes cyclables, transports réguliers) joue un rôle majeur, tout comme la place dans la fratrie ou la configuration familiale. Enfin, le genre reste un facteur structurant. À âge égal, les filles sont moins souvent autonomes que les garçons, notamment à vélo ou pour les trajets de loisirs. Ce différentiel, socialement construit, doit être interrogé dès le plus jeune âge.

Comment encourager la mobilité des enfants ?

Changer les habitudes de mobilité des plus jeunes suppose d’intervenir à plusieurs niveaux. 

L’école, un levier stratégique

C’est à l’école que s’ancrent les premières routines de déplacement. Généraliser les formations comme « savoir rouler à vélo », encourager les trajets actifs dès la maternelle, valoriser l’autonomie croissante au fil du parcours scolaire… autant d’actions qui peuvent faire bouger les lignes. C’est aussi un levier pour lutter contre les inégalités de genre, en encourageant une pratique mixte de l’espace public. 

Les infrastructures adaptées, un indispensable

Il faut aussi développer les infrastructures pour assurer la sécurité des enfants et… rassurer les parents. Une grande partie des blocages vient des adultes et pour les lever, il faut répondre à leurs craintes : pistes cyclables sécurisées, signalétique adaptée, traversées piétonnes protégées. Ce sont autant d’outils concrets pour rendre la marche ou le vélo plus acceptables et plus pratiqués. 

Sensibiliser petits et grands à la mobilité durable

La mobilité durable ne s’apprend pas que sur les bancs de l’école. Les parents doivent eux aussi être sensibilisés, non seulement à la sécurité, mais aussi à leurs propres biais : surestimation des distances, idées reçues sur la dangerosité du vélo ou sur l’intérêt des transports collectifs.

Adapter les transports en commun aux besoins des jeunes publics

C’est la condition pour leur permettre de se projeter dans une mobilité plus autonome et durable : horaires adaptés, signalétique claire, conducteurs formés à l’accueil des mineurs, gestion des aléas… Des collaborations avec les autorités organisatrices de la mobilité (AOM) peuvent être déterminantes.

Repenser la ville à hauteur d’enfant devient un impératif

C’est d’ailleurs tout l’enjeu de l’étude Faire la taille : pour des territoires à Hauteur d’enfants, publiée en 2023 par l’ADEME, qui analyse 13 projets urbains pilotes, identifie 6 leviers clés et propose des mesures concrètes attendues par les enfants eux-mêmes (qui ont été interrogés) : mise en place de rues scolaires, trottoirs plus larges, traversées piétonnes sécurisées, ralentissement systématique de la vitesse en zone scolaire, continuité des itinéraires piétons et cyclables, présence d’arbres… 

Penser les déplacements des enfants avec ceux des parents

L’étude le montre : trois quarts des parents qui accompagnent leur enfant à l’école en profitent pour enchaîner avec leur trajet domicile-travail. Modifier cette boucle via le télétravail ou encore des plans de mobilité scolaire, peut créer des marges de manœuvre pour repenser l’ensemble du système. 

La mobilité des enfants n’est pas un détail logistique ou une affaire privée : c’est une question de société. Elle touche à l’égalité des chances, à la santé publique, à l’urgence climatique et à la manière dont nous concevons les villes et les villages de demain. Favoriser l’autonomie des enfants, c’est leur offrir plus de liberté, mais c’est aussi transformer en profondeur nos habitudes collectives. Il est temps de prendre leurs trajets au sérieux.

Mobilité des enfants : une enquête nationale à la hauteur de l’enjeu

Cette étude, pilotée par l’ADEME en partenariat avec le bureau d’études 6t, s’appuie sur un échantillon robuste et représentatif .

  • Périmètre : France hexagonale et DROM.
  • Échantillon : 5 000 parents de l’Hexagone, 500 dans les DROM, soit environ 8 000 enfants concernés.
  • Enquête complémentaire : 500 jeunes adultes (18-20 ans) de l’Hexagone interrogés pour croiser leurs pratiques avec les perceptions parentales.
En savoir plus
  • Lien vers l’étude "Les pratiques de mobilité des enfants de la maternelle au lycée en France"
  • Lire l’article « 5 directions pour repenser notre mobilité »
  • Vidéo Brut. x ADEME sur l’écomobilité des collégiens à vélo
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