Dans le cadre de la loi Climat et Résilience de 2021, la France s’est fixé un objectif de zéro artificialisation nette en 2050. Première étape : diviser par deux la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2031. Dans de nombreux territoires, les changements sont déjà à l’œuvre. Entre mai 2022 et l’été 2025, l’ADEME a accompagné 22 d’entre eux à travers une expérimentation innovante.
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Un territoire déjà engagé
Commune de 30 000 habitants de la seconde couronne parisienne, Ris-Orangis s’est fortement développée depuis les années 1950 : le taux d’artificialisation des sols est passé de 21 % à 70 % de la surface communale. Cependant, la ville a gardé une part non négligeable d’espaces naturels et de friches agricoles, et poursuit aujourd’hui une trajectoire exigeante en matière de transition écologique et d’intégration de la nature en ville. Exemples de cet engagement : les 6,7 hectares de jardins familiaux, la ferme urbaine en agriculture biologique, l’aménagement d’une coulée verte et la renaturation des berges de Seine.
Une carte des zones à préserver
L’expérimentation Objectif ZAN menée avec l’ADEME a permis, suite à un diagnostic approfondi de la qualité des sols, d’identifier certaines zones à forte valeur écologique à préserver à l’échelle de la commune en étudiant leur potentiel agronomique, hydrique, et de biodiversité. Au total, sur 18 mois, 166 observations des sols ont été réalisées par le bureau d’études Sol Paysage, à travers deux campagnes de carottage, entre décembre 2022 et octobre 2023, faisant apparaître dans certains jardins des sols particulièrement fertiles et peu transformés par l’activité humaine. Aspect innovant de la démarche : une carte des zones ayant un potentiel de renaturation a ainsi pu être établie, sur la base de cette connaissance fine des sols : elle a mis en évidence que les espaces à renaturer représentaient environ 20 % du territoire de la commune (parkings, cours d’écoles, friches d’activités…).
Un bilan pour partager les enseignements
S’appuyant sur ce diagnostic, des ateliers ont ensuite été organisés sur une période de six mois avec les élus et les services techniques afin de réinterroger l’ensemble du projet urbain à l’aune de la qualité des sols. Objectif de cette autre dimension innovante de l’expérimentation : déterminer, dans le cadre du futur PLU, les espaces à préserver, les sols à renaturer et les zones où densifier.
Dernière étape, des temps de restitution se sont échelonnés de septembre 2024 à juin 2025, avec les élus et le personnel technique. Rassemblant l’ensemble des territoires ayant participé à Objectif ZAN, la Ville de Ris-Orangis, le bureau d’études Sol Paysages en charge du diagnostic, le CEREMA et la CDC biodiversité, ce séminaire a permis de faire le bilan des enseignements de l’expérimentation : partage d’une connaissance plus précise des sols à enjeu de préservation ou de renaturation et travail sur plusieurs scénarios d’aménagement utilisables dans le cadre d’un futur PLU.
Après plus de trois ans de retour d’expérience, l’ADEME a dévoilé lors de ces journées des premières recommandations pour une meilleure mise en œuvre de l’Objectif ZAN dans les territoires. Ces recommandations seront affinées par la suite et seront publiées d’ici la fin de l’année 2025.
Ce séminaire final a ainsi été l’occasion d’inspirer d’autres territoires souhaitant s’engager dans une logique de développement conciliant sobriété foncière et attractivité économique et transition écologique.
Notre projet s‘appuie sur une vision du sol qui n‘est pas seulement spatiale, comme cela est souvent le cas dans les politiques d’aménagement : il considère le sol comme une ressource à part entière, qui assure des fonctions essentielles dans un écosystème territorial. Cette vision est nourrie des spécificités de chaque territoire, des conclusions de leur expérimentation, et des doléances éventuelles à remonter auprès des services de l’État.
22 territoires lauréats
L’ADEME accompagne, au moyen de l’expérimentation « Objectif ZAN » (mai 2022 – fin 2025) 22 projets, sélectionnés suite à un Appel à Manifestation d’Intérêt. Les projets retenus illustrent la diversité des enjeux de l’artificialisation des sols pour les territoires. Ces territoires ont bénéficié d’un accompagnement technique et financier de l’ADEME via la mise à disposition d’une assistance à maîtrise d’ouvrage constituée de la CDC Biodiversité, du Cerema, et de la SCET, filiale du Groupe Caisse des Dépôts et Consignation.
c’est le montant de l’aide de l’ADEME pour accompagner les 22 territoires lauréats dans le cadre de cette expérimentation (accompagnement de l’AMO nationale et aide aux territoires).