Édito : « Les Jeux de Paris 2024 sont un tournant dans l’organisation des grands événements sportifs. »


Le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024 a pour objectif d’émettre deux fois moins de gaz à effet de serre qu’aux Jeux de Londres ou de Rio : 1,5 million de tonnes de CO2, au lieu de 3,5 millions. L’ADEME, opérateur de l’État, accompagne cette ambition par son expertise et son soutien financier. Il ne s’agit pas de verdir le projet en l’ajustant après coup, mais de prendre dès le départ les décisions qui permettront d’atteindre l’objectif. 
Même si l’événement n’a pas encore eu lieu, on peut déjà affirmer qu’il sera exemplaire. D’autant que les collectivités et entreprises se sont pleinement mobilisées. Nous avons soutenu plus d’une cinquantaine de leurs projets : installation de géothermie, rénovation énergétique d’une piscine ou encore sensibilisation aux mobilités actives, etc. Ces Jeux ont l’ambition d’être les plus sobres tout en étant aussi beaux et festifs que les éditions précédentes. 

Les Jeux de Paris 2024 sont un tournant dans l’organisation des grands événements sportifs. Ils sont une source d’inspiration pour l’avenir.

Sylvain Waserman, Président-Directeur Général de l’ADEME

Seuls les grands événements sportifs sont capables de réunir autant de gens autour d’un même moment d’émotion. Ils offrent une caisse de résonance sans pareil. Le sport a le pouvoir, à son échelle, d’inspirer et de transformer la société. Il pourrait donc être un formidable levier pour la transition écologique. Aujourd’hui, seuls quelques sportives et sportifs s’engagent sur le sujet, à l’image de la rugbywoman Lenaïg Corson ou des ClimatoSportifs. Mais on assiste à une prise de conscience plus large : de plus en plus d’acteurs du secteur se rendent compte que, s’ils ne font rien pour lutter contre le changement climatique, leur activité risque de disparaître. 

Le sport est à la fois victime et contributeur du changement climatique. Cela vaut pour le sport professionnel comme pour le sport amateur. En effet, s’il est indispensable pour la santé de pratiquer une activité physique régulière, celle-ci, comme toute activité humaine, peut contribuer à la pollution et au changement climatique. Le milieu sportif a tout intérêt à agir et l’ADEME est là pour l’accompagner. Nous avons notamment publié un avis sur « L’avenir de l’activité physique et sportive dans un contexte de changement climatique ».
Ce document, qui propose des recommandations pour adapter les infrastructures, les équipements et les pratiques notamment à la hausse des températures, s’adresse aussi aux collectivités et aux urbanistes : pour lutter contre la sédentarité malgré la multiplication des canicules, les espaces urbains doivent être réaménagés. L’avis rappelle par ailleurs que des sports d’apparence sans impact, comme la course ou la randonnée, peuvent également avoir un impact sur le climat et la biodiversité, si on ne fait pas attention à nos habitudes.

Centre aquatique
départemental
Annette Kellermann
Centre aquatique Annette Kellerman dont les installations de pompes à chaleur notamment ont été soutenues par l’ADEME. 

Quelle que soit l’activité, les clubs amateurs sont souvent plus avancés dans leur transition écologique. On le voit dans le football notamment. Mais cela n’empêche pas certains grands événements professionnels, comme les Internationaux de tennis de Strasbourg, d’agir depuis des années. 

Les JOP de Paris 2024 devraient contribuer à généraliser le mouvement : en élevant l’exigence d’écoresponsabilité dans le secteur, en montrant que c’est possible et en léguant des outils, des méthodes et des retours d’expérience précieux. L’ambition de l’ADEME aujourd’hui est de collecter ce savoir et de capitaliser sur ces pratiques, pour aider les autres organisateurs d’événements à faire encore mieux ! Ce sera l’héritage positif des Jeux olympiques et paralympiques.