23 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur du transport routier proviennent des véhicules lourds. Pour réduire cet impact, des alternatives au diesel existent : les biocarburants, le GNC/GNL, la pile à combustible à hydrogène et le rétrofit. Zoom sur cette dernière solution pleine de promesses.
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Quand on parle de rétrofit, de quoi parle-t-on ? Il s’agit de convertir des motorisations diesel de vieux véhicules en motorisations alternatives (électrique, hydrogène ou gaz). « Aujourd’hui, c’est le retrofit électrique à batteries qui est la technologie la plus mature. Elle est déployable en série et à moindre coût, tout en étant cohérente avec le réseau de recharge », défend Emmanuel Flahaut, président-directeur général de Retrofleet, entreprise spécialiste en solutions de conversion électrique et de recharges et bénéficiaire du soutien de l’ADEME dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir, désormais intégré à France 2030. « Pour un transporteur, choisir le rétrofit coûte deux fois moins cher que d’acheter un véhicule électrique neuf. Et la conversion se fait en trois semaines ! ».
L’autonomie, un faux débat
L’autonomie, précisément. Elle est aujourd’hui un frein pour beaucoup de transporteurs persuadés que le véhicule électrique ne peut pas rivaliser avec la « liberté » offerte par le thermique. « Ils envisagent toujours les besoins extrêmes sans se focaliser sur les cas d’usages les plus largement répandus : un car scolaire fait en moyenne 100/150 kilomètres par jour, un poids lourd 300/400 kilomètres : des distances tout à fait gérables pour une solution électrique ! Et les recharges peuvent se faire pendant les temps de pause réglementaires, sur site ou sur le réseau largement dimensionné. » Changer n’est jamais simple et cela demande beaucoup de pédagogie et d’accompagnement. Mais pour Emmanuel Flahaut, la mutation va être rapide : « Je dirais d’ici 7 à 10 ans, car les financeurs font vraiment pression pour que les entreprises accélèrent leur décarbonation ! ».
Les financements de l’ADEME
Pour soutenir l’électrification des poids lourds (l’acquisition, la location longue durée d’un véhicule ou le rétrofit d’un véhicule thermique vers l’électrique), l’État a dédié une enveloppe de 130 M€ mise en œuvre par l’ADEME :
via un guichet d’aide réservé aux petites et moyennes entreprises (PME) et très petites entreprises (TPE)
via un appel à projets (95 M€ pour les poids lourds, 10 M€ pour les autobus et navettes urbaines et 5 M€ pour les autocars)