Où sont les friches ?

Recycler les friches fait partie des solutions clés pour allier développement local et zéro artificialisation nette (ZAN). Encore faut-il savoir où elles se trouvent : cartographier le gisement est une étape incontournable. La sobriété foncière peut apporter de nombreux bénéfices pour le territoire… si elle est bien planifiée !


Si les grandes villes sont soumises à une forte pression foncière, qui facilite le recyclage des friches, c’est moins le cas pour les territoires ruraux et périurbains. Malgré l’objectif ZAN en 2050, « La consommation des espaces agricoles et naturels reste le modèle dominant, indique Anna Lefoulon, animatrice friches et planification territoriale à l’ADEME. Pour accompagner le changement de pratiques, il faut rendre visible le foncier disponible auprès des professionnels de l’aménagement et des élus. Identifier les friches et les qualifier (pollution, état du bâti, qualité des dessertes, etc.) est une première étape essentielle. L’objectif final étant de programmer le bon usage, au bon endroit. » (Lire p.18). L’inventaire réduit le risque de scandales, comme celui de Grézieu-la-Varenne, près de Lyon, en 2019. Des lotissements y avaient été construits sur le terrain non dépollué d’une ancienne blanchisserie. Les responsables ont été condamnés pour avoir mis en danger la santé des occupants. Recenser les friches, c’est l’occasion d’avoir une vision complète du foncier disponible et de son état.

La preuve que ça marche

Avec l’objectif ZAN, les démarches d’inventaire se multiplient. L’échelle intercommunale ou le schéma de cohérence territorial (SCoT) – suffisamment proche du terrain pour mobiliser élus et acteurs locaux, mais assez large pour envisager un vrai potentiel de transformation – est particulièrement adaptée. Exemple avec le pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) Coeur des Hauts-de-France. Les friches qu’il a identifiées entre 2022 et 2024 ont été intégrées aux plans locaux d’urbanisme (PLU) révisés, avec des préconisations d’usages futurs. Une chargée de mission a aussi été recrutée pour accompagner les communes dans leurs projets de reconversion (programmation, financements, etc.). Et déjà, deux sites ont trouvé leur avenir : l’ancienne usine de chips Flodor a été reprise par une friterie industrielle, tandis que la fabrique de tentes Maréchal va accueillir une médiathèque, un marché et des logements.

706 friches

recensées sur les 144 communes du PETR Coeur des Hauts-de-France.