Fin 2022, Olivier Covo a créé Mangroove Music, premier label à impact positif qui met la musique au service d’une cause écologique.
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La musique adoucit les mœurs. Et si elle protégeait aussi la planète ? C’est la conviction d’Olivier Covo. À 58 ans, le producteur artistique lance le premier label musical à impact social et environnemental au service de l’écologie : Mangroove Music. « Le projet est né au Brésil, lors d’un voyage en famille. J’aidais des amis belges pour un festival de kite surf. Ils rencontraient des difficultés avec les peuples locaux car les spectateurs devaient traverser la mangrove. Je leur ai conseillé de diffuser la finale sur Internet et, pour chaque personne qui payait pour y assister en ligne, de planter un arbre dans la mangrove », raconte-t-il aujourd’hui. Les mangroves – qui représentent 1 % des forêts tropicales – sont des puits de carbone et génèrent beaucoup de diversité. « J’ai décidé de groover pour faire avancer mes idées », glisse avec malice ce passionné de musique, qui s’est initié aux percussions dès l’âge de dix ans.
Impact puissant de la musique
Quand on lui demande de résumer son parcours, Olivier Covo dit « entamer sa cinquième vie professionnelle ». Entrepreneur et informaticien passé par Apple, designer et spécialiste du marketing, il a notamment fondé un centre d’études sur l’impact du son. « Dès que je sens poindre l’ennui, je bouge », reconnaît cet adepte de la méditation. Il a également passé plusieurs années en Afrique de l’Ouest, où il a géré le théâtre de l’île de Gorée et pratiqué l’ethnomusicologie en vivant en immersion auprès des griots, ces poètes musiciens garants de la tradition orale.
Sa nouvelle vie, aujourd’hui, c’est Mangroove Music. Ce laboratoire musical fabrique des récits en produisant des titres engagés et engageants, dont les bénéfices financent des initiatives aux quatre coins du monde. « Il est nécessaire de déconstruire les imaginaires existants. La musique est un vecteur fort pour en construire de nouveaux, avec un impact émotionnel et cognitif puissant. Les artistes sont capables d’incarner ces récits, de faire évoluer les mentalités et montrer qu’il y a de l’espoir », martèle Olivier Covo, qui a longtemps joué dans des groupes d’afro-jazz.
Nourrir le processus créatif des artistes
Pour débuter, le label a lancé en novembre dernier « One Song One Forest », une campagne de préservation des écosystèmes forestiers. Le programme déploie neuf projets sur trois ans. Chacun est parrainé par un artiste, qui compose un titre inédit. Un clip, un podcast et un mini-documentaire complètent le dispositif.
Premiers artistes impliqués : le rappeur français Youssoupha et la chanteuse malienne Oumou Sangaré, qui composent le titre « Tous Vivants ». Plus le titre est écouté, plus les revenus sont élevés et versés à un projet de protection des mangroves de Casamance, au Sénégal. « Nous avons mis Youssoupha et Oumou Sangaré en lien avec des scientifiques pour qu’ils en apprennent plus sur le rôle des mangroves et ainsi nourrir leur processus créatif », décrit le producteur. Plusieurs artistes ont déjà rejoint la communauté Mangroove Music : Zazie, Gaëtan Roussel, Manu Katché ou encore le DJ Fakear. Cette fois-ci, avec de tels projets à venir, Olivier Covo ne risque pas de s’ennuyer.