Expertise

En France, vers une mobilité plus durable et plus sociale

Si la crise sanitaire a permis de rendre visibles des solutions durables en matière de mobilité comme le vélo, elle a aussi confirmé la place prépondérante de la voiture dans les déplacements du quotidien des Français. L’ADEME s’engage pour offrir à chacun la possibilité de se déplacer de façon plus durable, selon ses besoins, son budget, son état de santé et son cadre de vie.


En restreignant les déplacements d’une grande partie des Français durant de longs mois, la pandémie de Covid-19 a permis de réduire considérablement les émissions de polluants et de gaz à effet de serre, illustrant en creux, mais avec force, l’impact des transports sur notre environnement. « La crise sanitaire a favorisé le développement de comportements à faible empreinte carbone comme le recours à des circuits courts et au télétravail », note Jérémie Almosni, directeur de ­l’ADEME Île-de-France et ancien chef du service Transports et mobilités de l’ADEME. L’usage du vélo, notamment, a connu un essor exceptionnel, conforté par des mesures volontaristes comme le renforcement du budget du plan vélo de l’État français, des dispositifs de soutien à l’acquisition des vélos à assistance électrique, des dispositifs à destination des employeurs pour soutenir les déplacements quotidiens à vélo ou encore la mise en place de centaines de kilomètres de pistes cyclables par les collectivités locales.

Des efforts à consolider

Mais la crise sanitaire a également produit son lot d’effets indésirables. Parmi eux, la peur de la contagion dans les transports en commun et la relocalisation des résidences plus loin des lieux de travail. Conséquence : le risque de grand retour de la voiture individuelle. Afin de développer la mobilité durable, notamment pour les personnes les plus en difficulté sur le plan social, des efforts restent donc à faire ou à maintenir. Diversifier les offres de mobilité en les adaptant aux publics concernés et aux territoires, les rendre plus efficientes et moins coûteuses, soutenir les infrastructures cyclables et ferroviaires ainsi que leur intermodalité, moduler les projets d’investissement en fonction des besoins et optimiser les structures existantes… les chantiers sont nombreux. Un tourisme plus durable, caractérisé par des modes de déplacement vertueux comme le vélo, le train ou la marche, pourrait par ailleurs être favorisé. Sensibiliser les habitants aux impacts de leurs choix et aux atouts de la mobilité active (vélo, marche, etc.) reste nécessaire, mais il paraît également important de réfléchir aux effets des politiques d’aménagement sur les déplacements. Une thématique d’autant plus importante que si les transports participent à la vitalité des territoires, ils impactent aussi la qualité de vie de leurs habitants.

Faire bouger les lignes

Face à ces défis, l’ADEME est sur plusieurs fronts. Afin de développer les mobilités actives, l’Agence a lancé l’appel à projets AVELO. Objectif : accompagner les collectivités locales dans la réalisation de leur schéma directeur cyclable, dans la mise en place de services vélo et dans la réalisation de campagnes de communication. L’Agence soutient également les initiatives de plusieurs entreprises et collectivités locales, que ce soit en matière de carburants alternatifs ou de déploiement de solutions d’auto-partage (cf. encadré). Enfin, elle épaule les nouvelles
« autorités organisatrices de la mobilité » (AOM), ces communautés de communes qui ont émis le souhait de se saisir de la compétence mobilité pour réduire la dépendance du monde rural à la voiture. De quoi aider chacun à avancer sur la voie de la neutralité carbone à l’horizon 2050, sans laisser personne au bord du chemin.

Sur le terrain, un soutien sur mesure

L’ADEME soutient les initiatives de plusieurs entreprises et collectivités locales comme la communauté d’agglomération de La Rochelle (côte ouest du pays). Via le projet Luzo, la préfecture de la Charente-Maritime cherche en effet à valoriser une partie de la production photovoltaïque de l’éco-quartier Atlantech sous la forme d’hydrogène pour faire fonctionner une vingtaine de véhicules utilitaires et des triporteurs. Consciente du rôle crucial que le covoiturage et l’auto-partage ont à jouer dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’ADEME travaille également avec la communauté d’agglomération du Bocage bressuirais (au nord-est de La Rochelle) et les entreprises locales pour concevoir une solution d’auto-partage destinée aux salariés.