Thèses

L’impact de la planification urbaine sur l’îlot de chaleur urbain


Magalie Técher. Sujet de thèse : L’évaluation multi-échelle de l’impact des politiques de planification urbaine sur l’îlot de chaleur urbain (ICU) et les performances énergétiques : le cas de la métropole de Montpellier.

Quels sont les principaux résultats de la thèse ?
Magalie Técher

Les politiques de planification urbaine qui permettent de gérer le développement des territoires ont un impact sur le développement du phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU). En particulier, les plans locaux de l’urbanisme communaux et intercommunaux (PLU et PLUi) qui définissent notamment les aspects architecturaux, urbains et paysagers, ainsi que les utilisations des sols, influencent le micro-climat urbain. À l’heure actuelle, les acteurs de l’urbanisme manquent d’outils et de méthodes pour tenir compte de cette problématique et définir des solutions d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.
Mon travail de thèse consiste à quantifier l’impact de la planification urbaine sur le phénomène d’ICU par une méthode de simulation numérique sur la métropole de Montpellier. Pour cela, j’ai analysé le comportement de différents paramètres réglementaires tels que le coefficient d’emprise au sol, l’implantation des constructions ou les espaces plantés sur le micro-climat urbain. Les résultats de ma thèse révèlent un impact significatif sur l’ICU. Par exemple, la proportion d’espace bâti planté sur la parcelle peut entraîner un réchauffement de 1,5 à 2,4°C des températures de surface et de 0,5°C des températures de l’air.
Ces résultats sont cohérents avec les résultats issus de la littérature scientifique et permettent ainsi de mieux comprendre l’impact de la planification urbaine. Cela permet de se positionner sur des mesures adaptées visant notamment à réintroduire le végétal et les espaces de nature au sein des villes. Pour l’ADEME, ce travail de thèse permettra d’améliorer les connaissances en matière de solutions d’atténuation adaptées à la planification urbaine et à la lutte contre l’ICU.

Pourquoi avez-vous sollicité l’ADEME ? Qu’est-ce que cette collaboration a apporté aux travaux ?
M. T.

L’ADEME est un établissement public qui accompagne les acteurs publics et privés, depuis de nombreuses années, vers une transition écologique. À ce titre, elle offre des bourses de thèse permettant de soutenir la recherche académique sur des sujets portant sur la transition écologique et énergétique, ce qui donne un poids à la thèse que je mène.
Être bénéficiaire d’une bourse de thèse m’a permis de bénéficier, d’une part, d’un soutien financier, et d’autre part, d’un soutien scientifique grâce à l’expertise d’une coordinatrice de recherche, Mme Élodie Briche, qui suit ce travail. Cela m’a également permis d’envisager des opportunités de carrière, grâce aux interactions avec les partenaires de l’ADEME autour des thématiques urbaines et environnementales.

Comment ont été valorisés les résultats ? Quelles sont les éventuelles suites ?
M. T.

Ce travail a fait l’objet de plusieurs présentations : trois articles publiés dans des actes et trois communications lors de conférences internationales. Deux articles sont en cours de soumission dans des revues à comité de lecture, sur des méthodes d’évaluation des ICU de surface et de canopée.
La prochaine étape de ce travail serait de continuer à développer, exploiter et valider cette approche sur d’autres contextes urbains en France. Les résultats ainsi obtenus offriraient aux acteurs de l’urbanisme des leviers d’action afin de définir des solutions adaptées à la pratique de l’urbanisme et aux particularités territoriales. À terme, ces mesures doivent permettre d’assurer la durabilité de leurs territoires et de contribuer à l’atténuation du changement climatique. À l’avenir, je souhaiterais continuer à travailler sur cette thématique et accompagner les territoires dans l’élaboration des politiques de planification urbaine adaptée à la lutte contre le changement climatique.