La recherche en actions

Chaque trimestre, retrouvez l’avancée de la stratégie R&D de l’ADEME

Le programme d’actions de recherche concerté IMPACT vise à mieux connaître et à prendre en compte les impacts sur les milieux air, sol, eau, et les impacts sur la société. Le programme contribuera en particulier à ce que le déploiement de la transition écologique se réalise en limitant les impacts environnementaux, socio-économiques et sanitaires à moyen et long terme.


En tant que programme de recherche concerté, l’objectif d’IMPACT est de renforcer le dialogue science société, pour à la fois comprendre et répondre aux enjeux des territoires et aux questions des populations, et construire avec les citoyens les réponses les plus adaptées.

Il s’appuie sur l’appel à projets de recherche du même nom, IMPACTS, qui a permis en particulier de sélectionner en 2021 les projets EVALVIE et OMISEP dont l’objectif est de développer, aux échelles spatiales pertinentes, des méthodologies d’évaluation du risque lié à des expositions multiples, généralisables à différents territoires, afin de mettre en oeuvre des mesures de gestion pertinentes et efficaces.

Le projet EVALVIE

Le projet EVALVIE est cofinancé par la Métropole Aix-Marseille-Provence et la ville de Fos-sur-Mer. Son objectif est de définir une méthodologie basée sur la sensibilité des milieux et le classement des enjeux et des risques/aléas pour en déduire un indice de vulnérabilité des milieux reproductible et potentiellement applicable à tous types de territoire.

Pour déterminer l’indice intégratif de vulnérabilité, quatre catégories d’indicateurs sont considérées, sur trois milieux : une zone urbaine (Fos-sur-Mer), une zone urbaine et périurbaine sous influence industrielle passée (le massif des Calanques) et une zone rurale et agricole (Saint-Martinde-Crau).

Ce travail implique les citoyens dans une étude des pratiques et perceptions de la contamination du territoire et s’attachera à transmettre la connaissance aux citoyens par l’organisation de formations à l’observation de l’environnement.

À partir de l’analyse de différents écosystèmes présentant des expositions contrastées, l’ensemble de ces indicateurs environnementaux, écologiques et socio-économiques sera intégré dans une base de données. Leur croisement et leur classement aboutiront à la création de l’indice multienjeu de vulnérabilité.

Renforcer les liens entre les santés humaine, animale et environnementale

Le projet OMISEP est une étape importante pour rendre opérationnel le récent développement d’un nouvel indicateur, basé sur le concept d’impact cumulatif (IC) des risques sanitaires et des risques pour les écosystèmes, mis en place par le Plan national santé-environnement 4 (PNSE4).

Le concept One Health (« une seule santé ») s’appuie sur l’interdépendance étroite entre la santé humaine et les écosystèmes, et implique le besoin de développer des approches intégrées pour caractériser ces interrelations. S’inspirant de cette vision, des travaux récents ont ainsi permis la construction de l’indicateur IC qui agrège des indicateurs d’exposition sanitaire (contamination directe ou indirecte des individus) et des indicateurs environnementaux (dégradation et menace des écosystèmes, limitation de l’accès aux ressources, sources de stress provoqué par un environnement dégradé ou par les activités polluantes).

Ce projet exploratoire vise à croiser des sciences environnementales et des sciences humaines à partir d’approches locales transverses et tenant compte du ressenti des populations.
La méthodologie qui en sera issue sera testée dans deux contextes de gestion de sites industriels pollués.

Le premier est un territoire de 83,5 km et 88 000 habitants situé dans l’agglomération Creil Sud Oise, qui s’est développé grâce aux chemins de fer et à partir de l’industrie métallurgique, notamment avec le secteur automobile.
Le second est situé sur le pourtour de l’étang de Berre, proche de Marseille. Ce territoire de 321 000 habitants fut le fruit d’une implantation de grands établissements industriels depuis le début du XIXᵉ siècle, notamment des industries chimiques et métallurgiques des non-ferreux, puis de l’industrie pétrolière à partir des années 1930, ce qui en fait la deuxième concentration nationale en sites classés Seveso, après l’estuaire de la Seine.

Ce site d’étude est commun au projet EVALVIE et chaque équipe participe aux comités de suivi respectifs des deux projets. En effet, afin de décider et de mettre en place des actions de réduction des expositions aux différents facteurs de stress, la bonne communication entre scientifiques, aménageurs, acteurs politiques, professionnels de santé et citoyens est un préalable essentiel. Une réunion publique commune de rendu des résultats est déjà prévue en juin 2025 à Marseille.