À Lille, l’entreprise Opalean développe des solutions digitales pour piloter les flux de palettes suivant les principes de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération (EFC).
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Trait d’union indispensable entre les industriels, les transporteurs et les distributeurs, la palette en bois de type « Europe » fait figure d’espèce témoin de notre société de consommation. En France, un industriel de bonne taille en expédie environ 1 million par an, via une cinquantaine de transporteurs. Chaque jour, on considère qu’environ 500 millions de palettes sont en circulation dans le monde. Or 10 à 15 % de ces supports de manutention ne retournent jamais à l’envoyeur. Cela a des conséquences environnementales non négligeables. Rappelons, en effet, que chaque palette produit 26,5 kg équivalent CO2 au cours de ses huit années d’existence. Rappelons aussi qu’elles ont un impact financier important pour les industriels, qui doivent racheter des palettes, et pour les transporteurs, qui sont redevables de leur perte, liée le plus souvent à une mauvaise coordination des acteurs. C’est là qu’intervient Opalean, une PME lilloise de dix collaborateurs. Celle-ci propose depuis une dizaine d’années une solution informatique pour optimiser le taux de rotation des palettes et prolonger leur cycle de vie. Cet outil s’inspire des principes de l’EFC.
Tout est parti d’un constat : « Chaque acteur de la chaîne de la palette avait son propre outil de suivi, qui ne communiquait pas avec celui des autres », indique Thierry Sustar, directeur associé d’Opalean. Dans le cadre d’une gestion des flux particulièrement complexe, les aléas sont nombreux. On ne se rend compte des deltas entre palettes expédiées et retournées qu’une fois qu’il est trop tard pour espérer récupérer les égarées. « Notre plateforme permet une gestion collaborative des emballages », explique Thierry Sustar. C’est avant tout un agrégateur de données qui récupère les informations en temps réel chez les industriels, les transporteurs et les destinataires, afin d’analyser les écarts entre flux entrants et sortants.
Quand ils surviennent, les litiges sont réglés beaucoup plus rapidement, ce qui pacifie grandement les relations entre les différentes parties. Surtout, le besoin d’achat de palettes neuves chute de 50 %, ce qui implique un retour sur investissement dès la première année. Avec 600 clients et 3 000 utilisateurs au quotidien, la plateforme d’Opalean a le vent en poupe et l’entreprise ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Des développements à l’international sont envisagés ainsi que de nouveaux services. « Nous voulons aller plus loin dans la collaboration entre acteurs, en créant des synergies locales pour réduire les distances parcourues par les palettes », annonce Thierry Sustar.
et 27 ha de bois préservés. C’est le gain environnemental, validé avec l’ADEME, obtenu pour 100 000 palettes restituées.