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Des « déchets » de tomates dans nos cosmétiques

L’entreprise Phenix en Provence valorise les coproduits (peau, graines et eau) de tomates. Objectif : fournir à l’industrie cosmétique des ingrédients naturels innovants, obtenus grâce à des procédés d’éco-extraction, tout en s’insérant dans une économie circulaire locale.


Docteur en sciences alimentaires, Leila Falcao a d’abord mené des recherches autour de la vigne et du vin avant de travailler dans la nutrition santé, puis de se pencher sur les bienfaits de la tomate. Elle réussit à obtenir un extrait inédit de peau de tomate dont elle démontre, entre autres, l’action anti-inflammatoire et antistress. Après des études de toxicité et d’efficacité clinique, l’ingrédient, baptisé Intelligene®Defense, entre aujourd’hui dans la composition de crèmes destinées aux peaux sensibles, pour ses bienfaits apaisants, antirougeurs et anti-âge. Deux autres ingrédients cosmétiques ont été développés en parallèle, pour une valorisation totale des coproduits de la tomate. Intelligene®Oil est une huile hydratante extraite des graines. Quant à Intelligene®Water, c’est une eau végétale distillée, issue de la production de concentré de tomates, qui peut notamment servir de parfum naturel ou remplacer l’eau habituellement utilisée dans les soins dermatologiques, quand celle-ci est trop chlorée pour entrer dans une démarche biologique. 

Forte de ces innovations, Leila s’est associée avec la Coopérative agricole Provence-Languedoc (CAPL) pour lancer son activité à l’échelle industrielle en 2023, grâce notamment au soutien financier de l’ADEME. L’usine de Phenix en Provence, que Leila préfère appeler « plateforme d’upcycling », sèche, broie, trie et hydrodistille aujourd’hui les coproduits de la tomate, et demain d’autres coproduits végétaux. Devenus solides, ces coproduits sont envoyés à des partenaires qui en tireront les ingrédients cosmétiques précités, par des procédés d’éco-extraction, recourant à des solvants verts, non polluants et non toxiques.

L’usine de Phénix en Provence vise le « zéro déchet » d’ici à 2030, en cherchant à valoriser aussi ses propres déchets d’extraction (peaux de tomate épuisées et tourteau de graines de tomate).

Où ?

À Avignon et Tarascon.

Qui ?

Phenix en Provence.

Pourquoi ?

Valoriser les biodéchets, recourir à une ressource locale et à des modes de production vertueux, fournir des ingrédients cosmétiques naturels.

Quand ?

L’usine a été inaugurée en juillet 2023.

Partenaires ?

ADEME, Région PACA, Cosmetic Valley, Innov’Alliance, Cosmed.