Quelles matières privilégier pour ses vêtements ?

Fibres naturelles, artificielles ou synthétiques ? On entend souvent dire que certaines sont plus vertueuses que d’autres. En réalité, toutes ont des impacts environnementaux à un moment ou à un autre de leur cycle de vie. Revue des principaux textiles de notre quotidien.


LES MATIÈRES NATURELLES

LE COTON

LES +
Doux, hypoallergénique, et facile d’entretien.

LES –

  • Nécessite beaucoup d’eau (entre 1000 et 2000 litres pour cultiver et laver le coton nécessaire à la fabrication d’un seul T-shirt).

  • Usage fréquent de pesticides.

Adapté à des vêtements près du corps (T-shirts, et sous-vêtements) ou professionnels.

C’EST MIEUX SI :

  • le coton est recyclé ou issu de l’agriculture biologique ;

  • il a été transformé en Europe ;

  • le vêtement n’est ni blanchi ni teint (donc naturellement écru).

LE LIN ET LE CHANVRE

LES +
Consomment moins d’eau que le coton, et moins de pesticides. Aussi hypoallergéniques.

LES –
Production limitée, car le lin ne peut être planté qu’une fois tous les 6 ou 7 ans sur une même parcelle, et le chanvre une fois tous les 4 ans (pour ne pas favoriser la multiplication d’un champignon qui leur est nocif).

Adaptés pour les vêtements d’été pour le lin, et si possible à la place du coton.

C’EST MIEUX SI :

  • les fibres sont recyclées ou produites en France ;

  • elles ont été cultivées et transformées en France (Hauts-de-France et Normandie pour le lin, un peu dans toutes les régions pour le chanvre) ;

  • le vêtement n’est ni teint ni blanchi (donc naturellement écru).

LA LAINE

LES +
Conserve bien la chaleur et se salit moins vite (elle retient peu les odeurs et saletés).

LES –
Impacts de l’élevage de ruminants (pollution des sols et des eaux, méthane…).

Adapté aux vêtements chauds.

C’EST MIEUX SI :

  • la laine est recyclée ;

  • elle n’a pas été teinte.

POUR ALLER PLUS LOIN :
et pour les fabricants, privilégier une laine française, coproduit de la viande ou du lait.

LES MATIÈRES ARTIFICIELLES²

LA VISCOSE

LES +
Produite à partir de cellulose de bois, à faible coût, pour un résultat soyeux.

LES –
Beaucoup de produits chimiques, toxiques et nocifs pour la santé, nécessaires pour la transformation de cette fibre naturelle en textiles.

Adaptée aux vêtements bon marché, mais résistants, assez indémodables pour être portés plusieurs années.

C’EST MIEUX SI :
la viscose est recyclée.

POUR ALLER PLUS LOIN :
et pour les fabricants, privilégier des matières issues de coproduits de l’industrie du bois.

LE LYOCELL (OU LE TENCEL®)

LES +
Fabriqué à partir de cellulose, comme la viscose, mais avec un procédé qui recycle ses solvants.

LES –
Coût plus élevé.

Adapté à des vêtements fluides et résistants, pour remplacer la viscose.

C’EST MIEUX SI :
la fibre est recyclée.

POUR ALLER PLUS LOIN :
et pour les fabricants, privilégier des matières issues de coproduits de l’industrie du bois.

LES MATIÈRES SYNTHÉTIQUES

LE POLYESTER, L’ACRYLIQUE…

LES +
Possibilité de fonctionnalités techniques (résistant, entretien facile…), ou de traitement apportant des fonctionnalités techniques (imperméabilité, etc.). Pas besoin de les blanchir avant teinture.

LES –
Matière plastique, avec un impact élevé sur le changement climatique. La transformation de ressources fossiles nécessite beaucoup d’énergie et de chimie sophistiquée. Libération de microplastiques dans l’environnement, lors de la fabrication, de l’usage et lors des lavages.

Adapté aux vêtements de sport, de baignade, imperméables…

C’EST MIEUX SI :

  • les fibres sont recyclées ;

  • on privilégie des textiles mono-matériaux (matière indiquée sur l’étiquette). Et cette bonne pratique s’applique à toutes les matières ;

  • on privilégie des textiles sans additifs, qui ont plus de chance d’être recyclés.

MAIS ALORS, ON ACHÈTE QUOI ?

« Finalement, le choix de la matière est assez secondaire, explique Nolwenn Tuboulic, ingénieure à l’ADEME. L’important, c’est de choisir un produit de qualité, que l’on va, adapté à nos besoins et qu’on est sûr de porter longtemps. » Si l’on ne trouve pas en seconde main, on peut se fier aux labels environnementaux, reconnus comme Oeko-Tex® Made in Green, Bluesign®, Fairtrade®, Ecolabel européen, Global Organic Textile Standard (GOTS) ou BioRe. La comparaison entre deux T-shirts avec des labels différents peut néanmoins être difficile. C’est pourquoi l’État a lancé, avec l’ADEME, un affichage environnemental, c’est-à-dire une note environnementale que chaque produit pourra porter sur son étiquette et qui s’appuiera sur une base de calcul commune. Cet affichage, qui sera volontaire, devrait être effectif à l’automne 2025.

Notes de bas de page :
¹. L’empreinte eau d’un T-shirt, Ecoanalyse, ADEME, 2024.
². Textiles transformés chimiquement à partir de matières naturelles.