Malgré l’accumulation de vêtements dans leurs placards, les Français n’ont pas l’impression de surconsommer. C’est ce que montre l’étude que viennent de réaliser l’ADEME et l’Observatoire Société & Consommation (ObSoCo) sur nos habitudes d’achats en matière d’habillement.
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13 pièces d’habillements par personne et par an*
C’est ce que les 4 000 personnes interrogées dans le cadre de cette enquête déclarent avoir acheté au cours de l’année écoulée. En réalité, c’est plus.
* Hors accessoires, sous-vêtements et mode enfant.
CE QUE LES FRANÇAIS PENSENT AVOIR DANS LEURS PLACARDS :
79 vêtements par personne. VS la réalité 175 vêtements en moyenne par personne, d’après les visites réalisées au domicile des personnes sondées, soit x 2,2
LE PRIX AVANT L’ÉCOLOGIE
45 % des Français disent s’approvisionner dans des enseignes de fast fashion (H&M, Zara et Primark étant les plus fréquentées), appelées ainsi pour leur capacité à renouveler souvent leurs collections.
42 % achètent sur des plateformes de seconde main (Vinted pour 90 % de ces consommateurs). Là encore, ils voient ces sites comme une opportunité de faire de « bonnes affaires », en complément du neuf, davantage que comme une solution écologique.
> 30 % des personnes qui vendent des habits sur ces plateformes réinjectent leurs gains dans l’achat de nouveaux vêtements.
24 % achètent sur des plateformes en ligne d’ultra-fast fashion (comme Shein, Temu ou Asos). Ces sites proposent chaque jour des milliers de nouveaux modèles à bas prix, pour une mode encore plus éphémère.
> Ils sont 2 fois plus nombreux que la moyenne du panel à expliquer qu’ils peuvent ainsi « acheter beaucoup de vêtements, et les renouveler souvent ».
LE VRAI COÛT D’UN JEAN À 20 €
23,2 kgCO₂eq émis en moyenne pour produire un jean1
Beaucoup plus dans un pays qui, comme la Chine, produit une grande partie de son électricité à partir du charbon.
7 000 L d’eau1 consommés par jean bas de gamme, sur l’ensemble de son cycle de vie, (contre 3 500 L pour un modèle haut de gamme, vendu 100 €).
Porté 50 fois et déjà mis au rebut1, ou oublié dans une armoire (contre 102 fois pour un jean de qualité).
1 Sources : ADEME – Ecobalyse – ImpactCO₂ et Analyse de pratiques liées aux achats de produits d’habillement – ADEME & ObsoCo.
SANS OUBLIER
– Les techniques de délavage les plus courantes dans l’industrie, comme les multiples rinçages, entraînent une consommation excessive d’eau, tandis que certaines méthodes exposent les ouvriers à l’inhalation de particules fines de silice.
– Par ailleurs, les usines, souvent mal équipées en systèmes de traitement, rejettent des polluants – métaux lourds et produits chimiques – dans l’air, l’eau et les sols, aggravant la dégradation environnementale.
– Enfin, les conditions de travail sont très préoccupantes dans les usines de certaines régions du monde. Celles-ci sont régulièrement documentées dans les médias.
UN BESOIN, VRAIMENT ?
+ de 50 % de nos vêtements restent dans nos placards sans être utilisés.
À l’échelle nationale, ce stock dormant représenterait 120 millions de vêtements achetés il y a plus de trois mois, et encore à l’état neuf (ou portés moins de deux fois).
POURTANT…
19 % seulement des Français reconnaissent que leurs achats sont excessifs.
Le shopping continue d’être décrit comme relevant d’un besoin primaire, qui va bien au-delà de la seule fonction de se vêtir : sociabilité, voire intégration, identité, bien-être…