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La logistique, angle mort de la transition écologique ?

  • Mobilité / Transports

À l’occasion du Salon International du Transport et de la Logistique (SITL), l’ADEME a publié un avis d’expert sur un secteur aussi vital que peu visible : la logistique. Pilier de notre économie, elle est aussi l’un des plus gros angles morts de la transition écologique.

mai 2025

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Logistique : de quoi parle-t-on ?

Dans un monde en tension, où les chaînes d’approvisionnement sont fragilisées par les crises géopolitiques et climatiques, la logistique est un domaine qui reste trop souvent en coulisses. Pourtant, tout ce qui nous nourrit, habille ou soigne passe par elle. « Pour la plupart des gens, la logistique, c’est leur colis livré à domicile. En réalité, c’est un système gigantesque sans lequel notre société s’écroule », explique Tristan Bourvon, coordinateur Logistique et Transport de marchandises à l’ADEME. La logistique regroupe l’ensemble des opérations nécessaires à l’acheminement des marchandises, depuis la production jusqu’au consommateur final. Elle inclut le transport, le stockage, la préparation de commandes, la gestion des emballages, la livraison, ainsi que les déplacements de consommateurs liés à l’achat (en magasin ou en ligne). C’est une fonction clé qui sous-tend tous les secteurs de l’économie.

Quel est son poids réel ?

Ce système pèse lourd, au sens propre comme au figuré. Il représente 10 % du PIB, fait vivre 1,8 million de personnes en France et génère plus de 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Mais il est aussi responsable de 16 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, soit 63 millions de tonnes de CO₂ par an.
Le secteur routier reste ultra dominant : 83 % du transport de marchandises s’effectue par camions. Le fret ferroviaire plafonne à 9,9 %, bien en dessous de la moyenne européenne (17 %) et les alternatives comme le fluvial ou le maritime peinent à éclore. La croissance effrénée du e-commerce aggrave encore les choses : plus de 6,4 millions de véhicules utilitaires, principalement diesel, sillonnent nos routes. Résultat : chaque Français génère en moyenne 5 000 tonnes-kilomètres de transport par an, c’est-à-dire que 5 000 tonnes de marchandises sont transportées sur un kilomètre pour répondre à leur consommation. Et pour manger ? 1 400 tonnes-kilomètres. « Même un jean voyage plus que nous : il parcourt jusqu’à 65 000 km entre la récolte du coton et l’étagère du magasin, soit une fois et demie le tour de la Terre ! » s’exclame Tristan Bourvon. Alors, comment réinventer ce géant logistique ?

Trois leviers pour une logistique qui respire mieux

« On ne s’en sortira pas avec une baguette magique. Il faut tout activer en même temps : sobriété, report modal, efficacité, électrification… » martèle Tristan Bourvon.

  • Premier levier : réduire le besoin en logistique. La logistique la moins impactante est celle que l’on évite ! Cela signifie relocaliser pour transporter sur de plus courtes distances. Par exemple en ayant davantage recours aux circuits courts, en rapprochant les lieux de distribution des lieux de consommation, en repensant l’urbanisme et l’aménagement du territoire, mutualiser les livraisons… Mais il faut aussi se poser la question de ce que l’on transporte !
  • Deuxième levier : utiliser des modes de transport plus vertueux. Le transport ferroviaire, fluvial ou encore la cyclo logistique sont des modes de transport beaucoup moins émetteurs que le transport routier ou aérien. Aujourd’hui, le ferroviaire représente 9 % des flux en France, contre 17 % en moyenne en Europe. Pour atteindre l’objectif français de 18 % en 2030, il va falloir changer de braquet. À titre d’exemple, à Perpignan, l’entreprise Transports Salva s’est imposée comme un précurseur du transport combiné rail-route dès 1996, anticipant les enjeux de sécurité, de qualité de vie des conducteurs et d’écologie. Aujourd’hui, 53 % de son chiffre d’affaires est réalisé avec le rail/route, permettant une économie de 1,5 à 2 tonnes de CO₂ par voyage. La société poursuit ses efforts en modernisant sa flotte et a intégré l’intelligence artificielle afin d’optimiser la planification des trajets et réduire les kilomètres à vide. À Rennes, la logistique du dernier kilomètre passe à l’électrique. Chaque mois, Les Triporteurs Français livrent 90 tonnes de marchandises alimentaires en plein centre-ville, pour le compte de STEF et DB Schenker. Grâce à leurs triporteurs équipés de caisses isothermes FlexiModal et K-Ryole, ils réduisent significativement les émissions de CO₂ dans l’hypercentre. Le principe est simple : les camions livrent un point relais en périphérie du centre, et les triporteurs prennent ensuite le relais.
  • Troisième levier : réduire l’impact des véhicules, des entrepôts et des emballages. Pour réussir la transition des flottes de camions, nous allons devoir multiplier par plus de 30 les parts de marché des poids lourds électriques en seulement 5 ans : c’est un défi colossal. Concernant les entrepôts, 60 % d’entre eux dépassent aujourd’hui les 10 000 m². Ces mastodontes grignotent du foncier et contribuent à l’artificialisation des sols. Il est urgent de construire mieux, là où c’est le plus pertinent du point de vue environnemental, et en évitant de consommer des espaces naturels (par exemple en réutilisant des friches).

Une boîte à outils avec l’ADEME

Face à ces défis, l’ADEME ne se contente pas de dresser le tableau. Elle propose des solutions concrètes, avec des dispositifs adaptés à tous les niveaux d’acteurs.
Le programme REMOVE accompagne les entreprises qui veulent quitter la route pour le rail ou le fluvial. Il propose un soutien financier et technique pour concrétiser ces reports modaux, réduire les émissions de CO₂ et améliorer la performance logistique.
Autre initiative : l’eXtrême Défi Logistique. Inspiré d’un programme similaire de l’ADEME dans la mobilité, il vise à inventer, en lien avec les territoires, des solutions logistiques durables pour le dernier kilomètre. Mutualisation, hubs urbains, circuits courts : tout est mis sur la table. Des projets collaboratifs sont aussi à l’œuvre. Ainsi, la plateforme XD Logistique est un parcours d’innovation qui permet de diagnostiquer et planifier des actions logistiques à l’échelle locale, en rejoignant une communauté engagée.
De son côté, le Calculateur Impact Livraison, récemment mis à jour, permet de comparer l’impact carbone de différents scénarios d’achat (en magasin, en livraison en Click & Collect, en point relais, à domicile, etc.) pour une dizaine de produits du quotidien. On y découvre que le mode de déplacement du consommateur est déterminant : c’est le fameux « dernier kilomètre ». Dans la mesure du possible, aller chercher son colis à pied, à vélo ou en transports en commun plutôt qu’en voiture thermique individuelle est donc une meilleure option pour le climat. Enfin, des programmes comme ColisActiv, Cyclo-cargologie ou Interlud, toutes soutenues par l’ADEME, misent sur le vélo-cargo, la concertation public/privé ou les outils numériques.

Un sursaut collectif indispensable

« On commence à voir passer des camionnettes électriques dans nos rues. Mais on est encore loin d’avoir terminé la transition. Il faut une impulsion massive, à tous les niveaux » prévient Tristan Bourvon. L’exemple du fret ferroviaire est, à cet égard, très parlant. La France accuse un retard en la matière, alors que d’autres pays montrent la voie : la Suisse, par exemple, atteint 30 à 40 % de part modale grâce à des investissements constants et une vraie culture du rail. En comparaison, notre réseau, concentré sur le Paris-Lyon-Marseille, reste peu exploité pour le fret. L’enjeu est clair : enclencher une transition systémique. La bonne nouvelle, c’est que les outils existent. Les premiers résultats sont là et une dynamique est enclenchée. Mais le temps presse. Car derrière chaque clic, chaque repas, chaque livraison, se cache un écosystème à repenser. Et une urgence à traiter. « La logistique façonne notre société. Si on veut réussir la transition écologique, elle ne peut plus rester dans l’angle mort » conclut Tristan Bourvon.

En savoir plus
  • Consulter l’avis d’expert sur la logistique
  • La lettre Recherche ADEME « Comment la recherche ADEME accompagne-t-elle la logistique urbaine dans sa transition écologique ? »
  • Notre article « Transport de marchandises : le fret sur la bonne voie ? »
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