Ancien cycliste professionnel, Félix Hébert a imaginé un vélo respectueux à la fois de l’environnement et de la santé : son cadre en bambou et fibre de lin absorbe les vibrations à l’origine des douleurs dorsales bien connues des cyclistes.
Reposant sur deux principes, l’écoconception et le made in France, l’entreprise Cyclik, née en 2018, a obtenu deux subventions de l’ADEME, qui lui ont permis de passer à la phase industrielle.
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Un besoin lié à la pratique
L’idée est née d’un besoin de Félix Hébert lorsqu’il pratiquait le cyclisme en compétition : filtrer les vibrations à l’origine de pénibles douleurs dorsales. Le jeune entrepreneur a alors imaginé un vélo dont les composants seraient capables d’atténuer ces chocs et d’éviter ainsi les douleurs, rendant la pratique plus confortable.
Bambou et fibre de lin : des propriétés insoupçonnées !
Six ans de recherches et de tests ont été nécessaires pour trouver la bonne formule. Aujourd’hui, Cyclik commercialise des vélos – musculaires et électriques – éco-conçus grâce à des matériaux végétaux : la fibre de lin et le bambou. La fibre de lin remplace la fibre de carbone et apporte légèreté et résistance tout en étant moins polluante. « Cette fibre est peu consommatrice d’eau et de produits phytosanitaires, et elle a l’avantage de capter du CO₂ durant sa croissance », souligne Félix Hébert.
Le bambou, quant à lui, est une plante régénérative. « Il ne nécessite aucun engrais et consomme très peu d’eau », détaille encore le fondateur de Cyclik. « Cela en fait un des matériaux les plus renouvelables et les moins énergivores qui existent ».
Avec, là aussi, des propriétés insoupçonnables : « on le croit fragile et cassant mais en réalité le bambou s’avère plus solide que l’acier ».
Le made in France comme leitmotiv
De la fibre de lin, cultivée en Normandie, au bambou en provenance du Gard, en passant par la résine biosourcée, tous les composants végétaux de ce vélo innovant proviennent de France ou d’Espagne pour le bambou des vélos électriques, jusqu’à la fabrication et à l’assemblage, qui sont réalisés au cœur des Alpes. « L’analyse du cycle de vie a montré que la fabrication de notre cadre en matière végétale permet de réduire de 96 % les émissions de CO2 par rapport à un cadre en carbone », se réjouit Félix Hébert.
émis pour la création d’un cadre Cyclik en bambou et fibre de lin.
Contre 132 kg pour un cadre en acier, 326 kg pour un cadre en aluminium et 408 kg pour un cadre en carbone.
Un déploiement soutenu par l’ADEME
Le verrou technique rencontré par l’entreprise à ses débuts, à savoir la fabrication de la liaison en lin tissée autour du bambou, a été levé en partie grâce à deux financements ADEME, l’un en 2019, qui a permis d’analyser le cycle de vie du vélo, l’autre en 2021, qui a rendue possible son industrialisation, à partir d’un procédé breveté.
Aujourd’hui l’entreprise est en phase d’élaboration d’un nouveau vélo, doté d’un cadre en lin 100 % français. Un développement possible grâce au financement reçu dans le cadre du concours d’innovation I-Nov, dont l’ADEME est partenaire.
Affaire à suivre.