L’agglomération a lancé fin 2021 un exercice prospectif inédit, qui s’appuie sur l’étude Transition(s) 2050 et sur d’importantes sessions de concertation. Explications.
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Dans la perspective d’atteindre la neutralité carbone en 2050, Grenoble Alpes Métropole vise la prise en compte des émissions indirectes de CO2, en plus de celles du territoire. Pour cela, il lui faut sensibiliser, convaincre et embarquer le plus grand nombre. C’est pourquoi elle s’est engagée dans une ambitieuse démarche de concertation. Une convention citoyenne pour le climat réunira 150 habitants tirés au sort, pendant cinq week-ends, pour débattre des actions et moyens à mettre en œuvre dans le cadre de la révision du plan climat-air-énergie territorial (PCAET). En parallèle, et en interaction avec la convention citoyenne, une autre démarche est lancée avec les acteurs économiques (entreprises, structures de l’économie sociale et solidaire, agriculteurs…) pour réfléchir à une stratégie économique territoriale durable et résiliente.
Afin d’alimenter tous ces débats, Grenoble Alpes Métropole a par ailleurs lancé une étude prospective, dont elle partagera les résultats avec les participants au fur et à mesure des sessions de travail. En transposant les quatre scénarios de l’ADEME à son contexte local, en quantifiant leurs impacts socio-économiques, l’agglomération souhaite aider les participants à se projeter dans les conséquences de leurs actions ou inactions. « Malheureusement, beaucoup de nos concitoyens sont encore loin des questions environnementales, regrette Pierre Verri, vice-président à l’air, à l’énergie et au climat à Grenoble Alpes Métropole. Notre objectif est de leur montrer, par des récits vulgarisés, qu’ils ont eux aussi un impact sur le climat et qu’ils peuvent agir. Ce thème est particulièrement important dans notre région, qui est l’une des plus vulnérables au réchauffement. »
Un premier essai concluant
En 2017, l’agglomération avait déjà mené une étude prospective avant de rédiger son schéma directeur énergie. Cela avait permis d’être ambitieux tout en s’adaptant au contexte et aux besoins locaux. Exemple avec les mobilités douces. À ce moment-là, 18 % de l’énergie consommée servait à se déplacer, principalement à l’aide d‘essence, de diesel et de fioul, très polluants. Et cela pesait sur le budget des ménages. Au total, 23,6 millions d’euros avaient été budgétés pour 2015-2020 pour développer les mobilités douces. Le réseau de chaleur urbain a quant à lui été densifié pour répondre à deux besoins prioritaires identifiés lors de l’étude : le respect de l’environnement et un moindre coût du chauffage pour les populations.