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À Tahiti, l’eau de mer rafraîchit l’hôpital

En Polynésie française, 70 % de l’électricité est produite par des centrales thermiques. Grâce à un nouveau système de climatisation par eau de mer, la consommation électrique du Centre hospitalier de Tahiti devrait être divisée par huit.


Depuis juillet 2022, le Centre hospitalier de Polynésie française dispose du plus grand SWAC au monde. Le SWAC, pour Sea Water Air Conditioning, vise à capter de l’eau de mer à 900 m de profondeur. Acheminée jusqu’à des échangeurs via un conduit de 3,8 km, cette eau vient refroidir un réseau secondaire d’eau douce et climatise ainsi les bâtiments. L’eau de mer réchauffée est ensuite rejetée dans le lagon. Ce système était déjà expérimenté à plus petite échelle dans deux hôtels polynésiens.
« Le SWAC est un outil adapté à de nombreux milieux insulaires, permettant la réduction de la consommation énergétique et par conséquent de l’empreinte carbone », explique Laurie Gorria, coordinatrice des missions ADEME en Polynésie française. Les îles de Polynésie française présentent une configuration propice au développement de cette technologie, avec une distance relativement faible pour atteindre la profondeur nécessaire au fonctionnement du système. Grâce à cet investissement de 31 M€, la consommation électrique liée à la climatisation de l’hôpital passera de 13,5 à 1,75 GWh/an, soit une économie estimée de 3 M€ et 5000 t de CO2 par an. Pionnier, ce système « pourrait constituer une véritable solution à la transition énergétique sur certaines zones côtières », précise Kahnan Sajivi, chercheur à l’Université de Polynésie française. qui travaille actuellement à valoriser cette innovation technologique et cette expertise unique sur le plan international.

Qui ?

La Polynésie française pour une exploitation par le Centre hospitalier.

Où ?

À Tahiti, en Polynésie française.

Pourquoi ?

Pour réduire la consommation électrique et contribuer à la transition énergétique.

Quand ?

Depuis juillet 2022.

Partenaires ?

ADEME, BEI, AFD.