Dossier

À la Ciotat, la transformation au long cours des anciens chantiers navals

La réindustrialisation des anciens chantiers navals progresse, bâtiment après bâtiment, bassin après bassin, en traitant la pollution héritée de l’ancienne activité du site.


Jusqu’en 1988, de gigantesques navires méthaniers dédiés au transport du gaz naturel liquéfié sortaient des chantiers navals de La Ciotat. Puis le site a fermé et de nouvelles activités se sont peu à peu implantées après la signature d’une convention avec l’État en 1994. La vocation du lieu a changé, comme l’explique Rubin Mukam, responsable des opérations à la société publique locale (SPL) La Ciotat Shipyards : « Nous accueillons des entreprises qui se consacrent au refit, c’est-à-dire à la réparation d’environ 150 yachts par an. » Le site regroupe ainsi des sociétés spécialisées et leurs sous-traitants : électroniciens, électriciens, peintres, chauffagistes, échafaudeurs, selliers, menuisiers, etc. 

À chaque pollution sa solution

Couvrant 35 hectares, le site est immense et son projet de réindustrialisation cadencé dans le temps. L’ADEME accompagne la SPL depuis 2021 pour la réalisation des études de pollution en amont de la réhabilitation de trois grands bâtiments, appelés « nefs », et des deux derniers lots du « yachting village », qui héberge les entreprises. La pollution, liée à la présence de métaux, mercure, hydrocarbures et polychlorobiphényles (PCB), est un enjeu majeur. « Elle affecte le calendrier des projets car la dépollution prend du temps, explique Rubin Mukam. Elle impacte aussi le budget car son traitement a un coût. »

A l’issue d’une étude accompagnée par l’ADEME, deux options ont été envisagées : le traitement biologique des sols pollués sur site ou leur excavation pour être acheminés dans un centre dédié. Bien qu’économiquement plus intéressante, la première option n’a pas été retenue car ne permettant pas de diminuer suffisamment la concentration des hydrocarbures. « Le coût ne peut pas à lui seul définir la solution de traitement à privilégier », conclut Rubin Mukam.