En Savoie, l’Établissement public foncier local et les élus se sont mobilisés pour dresser l’état des lieux des friches présentes sur leur territoire. La première étape d’une politique volontaire de réhabilitation de ces sites, soutenue par l’ADEME.
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Aux XIXe et XXe siècles, teintureries, papeteries et industries lourdes se sont installées en Savoie, profitant de la ressource en eau pour alimenter les usines en électricité. Aujourd’hui, de nombreux sites en friche peinent à attirer de nouvelles activités. « Les petites communes n’ont pas forcément les moyens d’agir, constate Franck Gaudin, responsable du pôle Développement de l’Établissement public foncier local (EPFL) de la Savoie. Quand elles nous ont contactés pour réhabiliter ces espaces, nous avons voulu intervenir de façon raisonnée. »
L’EPFL a lancé le recensement des friches de son territoire en 2017, avec les services de développement économique et les élus des 267 communes et 15 établissements publics de coopération intercommunale adhérents. « L’inventaire exhaustif et précis est indispensable pour connaître le potentiel de ces espaces, souligne Jean-Paul Georges, référent aménagement du territoire et transition écologique de l’ADEME Auvergne–Rhône-Alpes. Cette démarche a été soutenue par l’Agence et par le réseau IDfriches porté par la Région, qui concerne l’aide aux travaux et la facilitation des études et des chantiers. »
Des élus acteurs du projet
Les données concernant 156 sites ont alors été consignées : adresse, propriétaire, parcelle cadastrale, dangerosité, accès, contraintes liées aux zones protégées ou inondables, positionnement dans les documents d’urbanisme, indice de mutabilité évaluant le potentiel de réhabilitation. Elles alimentent le site Internet de l’observatoire des friches économiques de la Savoie, mis en ligne en 2018. Il est complété par des fiches descriptives de chaque site, transmises aux porteurs de projet et collectivités concernés.
« Grâce à ce recensement, nous avons pu impliquer les élus, les alerter et leur faire prendre conscience de la problématique », ajoute Franck Gaudin. En 2022, le territoire de l’EPFL compte 23 sites en cours de reconversion. Plusieurs éléments contribuent à cette dynamique, précise-t-il, « l’observatoire des friches, le travail engagé par le pôle Patrimoine de l’EPFL et le fonds friches déployé dans le cadre du plan de relance gouvernemental ». Un fonds dont bénéficient six sites sur les dix où l’EPFL intervient actuellement.